La société hispano-algérienne des fertilisants, Fertial, détenue à hauteur de 66% par Grupo Espanol Villar Mir (GVM) et à 34% par Asmidal, vient de signer avec Sonatrach un nouveau contrat d'approvisionnement en gaz pour les 10 prochaines années. Cette décision a été prise en application des nouveaux accords, signés le 30 avril 2014, par les deux actionnaires, prévoyant, en particulier, la révision à la hausse des prix du gaz algérien fourni à cette société mixte. Obéissant aux nouvelles dispositions de cet accord, Fertial vient de régler la somme de 80 millions de dollars, représentant un arriéré d'augmentation significative du prix de gaz pour les exercices 2013 et 2014. «Les accords prévoient en particulier la signature d'un nouveau contrat d'approvisionnement en gaz pour les 10 prochaines années, incluant une augmentation significative du prix ainsi que le paiement d'arriérés d'un montant de 80 millions de dollars sur les exercices 2013/2014 relatifs à l'application rétroactive du nouveaux tarif. Cependant, l'actionnariat à 66% pour GVM et 34% pour Asmidal a été maintenu», a déclaré à El Watan Jorge Requena, directeur général de Fertial. L'Etat algérien, à travers Sonatrach, avait exigé l'application des prix de son gaz selon la Bourse internationale, annulant ainsi les tarifs préférentiels appliqués depuis 2005, date du début de l'accord de partenariat. L'augmentation de la quantité de fertilisants réalisée dernièrement à destination de l'export a plaidé pour cette révision. En effet, suite à la visite d'inspection de l'ARH aux installations de Fertial, la fourniture de gaz a été réduite de moitié, soit une baisse de presque 50% à partir de juillet 2013. «Il a fallu attendre jusqu'à mai 2014 pour que l'ARH décide que notre fourniture de gaz revienne à 100 %», affirme la même source. Outre cette révision, une nouvelle organisation au niveau de la direction générale de Fertial portant sur l'«algérianisation» des effectifs des cadres de l'entreprise a été mise en application. Ainsi, il a été décidé la nomination de nouveaux directeurs algériens aux postes précédemment occupés par des expatriés. La direction commerciale a été scindée en deux parties, l'une s'occupe du marché national et des matières premières et l'autre de l'export. Préalablement, le géant des fertilisants avait annoncé un plan d'investissement pour revamper les unités de ses deux usines de Annaba et d'Arzew. «Lancé en 2013, le plan Fertial Invest 2020, d'un montant de 250 millions d'euros, permettra de réaliser une production d'ammoniac de plus de 1,2 million de tonnes/an et de doubler la production d'engrais. Ce qui augmentera les capacités de Fertial en matière d'export. L'idée a germé en 2012 lorsque Fertial a commencé à étudier et planifier le revamping des unités d'ammoniac. Les premiers contacts et études ont été avec la société Suisse Casale, l'année où Fertial a réalisé les meilleures performances de son histoire : 858 000 tonnes. Outre la signature du premier contrat en 2014 avec KBR, d'autres contrats sont en cours de négociations», explique le directeur général de Fertial. Soucieux de maintenir le label de son entreprise, ce dernier a rappelé qu'«après l'obtention des premières certifications ISO en 2010 et Ohsas en 2011, Fertial est aujourd'hui en marche pour l'obtention de l'accréditation 17025 pour le laboratoire agronomique d'Arzew et ISO 50001 pour le management de l'énergie». Sur le plan des ressources humaines, le nombre des travailleurs expatriés de Fertial ne dépasse pas 13 personnes sur un effectif global de plus de 1300 employés, soit 0,98%. L'entreprise entend, selon son directeur général, poursuivre cette politique durant les cinq prochaines années. Une des clés de la réussite de cette politique était l'investissement massif dans la ressource humaine, notamment en formation.