Il y a un rush sur les stands proposant le livre scientifique à la 19e édition du Salon international du livre d'Alger (SILA). Les stands sont pris d'assaut par un nombreux public constitué majoritairement d'étudiants. Les dictionnaires et livres de lexiques sont également très prisés, notamment par des apprenants qui disent souffrir du manque de documentation en langue arabe, en particulier dans les filières scientifiques, techniques et technologiques. «Nous butons face à la carence en matière d'ouvrages en langue arabe. On rencontre réellement des difficultés en termes de lexique, quand nous ne connaissons pas l'équivalent en langue arabe de termes techniques en d'autres langues», nous dira un groupe d'étudiants de l'Université des sciences et technologie Houari Boumediene (USTHB). Dans les couloirs du Sila, nombre d'étudiants s'affairaient à chercher précisément des stands installés par les grandes maisons d'édition étrangères à la recherche d'encyclopédies destinées à des spécialités bien précises. «Je suis un habitué du Salon international du livre d'Alger. Là, j'accompagne mes amis pour leur faciliter les recherches puisque je connais presque tous les stands proposant des livres scientifiques», se félicite un des étudiants en 4e année de génie civil. Le stand de l'Office des publications universitaires (OPU) est également pris d'assaut par de nombreux visiteurs. Les livres de biochimie et de chimie moléculaire comptent parmi les plus recherchés. Face aux prix affichés, un étudiant note qu'«il est peut-être temps que la bourse universitaire soit revue à la hausse pour permettre aux étudiants de pouvoir se documenter». «Il est vrai que dans l'ensemble, les prix des livres scientifiques sont abordables au Sila, mais ce salon ne dure pas toute l'année malheureusement. Parfois, on est contraint d'acheter certains ouvrages à des prix qui dépassent la valeur de la bourse universitaire actuelle. Une somme spécialement octroyée pour la documentation ne serait pas de trop», prône-t-il. Quand le nombre de livres à acheter est important, certains étudiants se voient contraints, disent-ils, de vendre des effets personnels pour pouvoir se payer cette documentation indispensable à leur cursus universitaire. «Moi, j'avais des jeux vidéo. J'ai dû les vendre pour pouvoir acheter des livres se rapportant à la technologie du béton armé et aux techniques de construction», affirme un futur ingénieur en bâtiment. «Les jeux vidéo, je peux en acheter sur toute l'année tandis que le salon international du livre d'Alger où j'ai trouvé ces titres ne dure que quelques jours. Je ne devais donc pas rater l'occasion. Car ces livres me sont indispensables», explique l'étudiant. L'ensemble des étudiants sont unanimes pour dire que la révision à la hausse de la bourse d'études «est une chose très importante». «A défaut de l'augmentation de la bourse d'études, on pourrait nous accorder une prime de documentation parce que nous en avons besoin, notamment pour trouver des ouvrages de lexique et de traduction nous renseignant sur l'équivalence des termes et des appellations scientifiques», notent-ils. «A l'Institut national d'agronomie, nous avons besoin de repères lexicaux pour nous informer sur l'appellation en langue latine des noms scientifiques et communs des plantes que nous étudions. Vous savez, chaque plante et chaque arbre, comme chaque arbrisseau, ont un nom commun et un nom scientifique. C'est comme pour les êtres humains, ils ont des origines et pour connaître les conditions climatiques qui leur sont favorables nous devons connaître leurs origines», expliquent plusieurs étudiants de l'INA. Généralement, les jeunes universitaires arrivent en groupe au Salon, après s'être mis d'accord pour partir ensemble à la quête du livre désiré. «Nous sommes des étudiants de l'Institut national d'agronomie (INA) et ceux qui accompagnent sont de l'Ecole polytechnique. Nous sommes venus en groupe, car nombre d'entre nous ne disposent pas de voiture. On craignait de galérer à cause du manque de transport et des embouteillages, surtout qu'on espère rentrer chargés de livres. Nous sommes donc arrivés à bord de trois voitures. C'est le principe de solidarité, ceux qui ont un véhicule aident ceux qui n'en ont pas, et ce, pour une cause noble», raconte un étudiant de l'INA. [email protected]