Après Laurent Blanc, à l'époque sélectionneur de l'équipe de France, c'est au tour de Willy Sagnol, l'entraîneur de Bordeaux et ancien international français, de remettre une couche de racisme à l'égard des joueurs africains dont il dresse un portrait réducteur en décryptant le «joueur typique africain avec des qualités de combativité et de puissance (...) alors que le foot ce n'est pas que cela, c'est aussi de la technique, de l'intelligence et de la discipline». Ces propos puent le racisme à cent lieues. Ils s'inscrivent en droite ligne de ceux proférés par Laurent Blanc et des membres de la DTN française lorsqu'ils ont «souhaité établir une politique de quota dans les centres de formation et les sélections françaises» pour réduire la présence des «blacks» dans les rangs des Bleus. Ce discours et ces propos racistes se nourrissent du discours lepéniste et font le lit de la haine dans un sport ou soi disant le racisme est farouchement combattu. Réduire les qualités du joueur africain aux seuls chapitres de la combativité et de la puissance c'est faire injure au talent des joueurs africains. Mustapha Zitouni, Larbi Ben Barek, Rachid Mekhloufi, Salif Keita, Mustapha Dahleb et bien d'autres footballeurs originaires d'Afrique ont fait les beaux jours du football et des clubs français grâce à leur intelligence dans le jeu, leur technique, leur valeur morale et bien d'autres qualités inscrites dans le bagage du footballeur. Les clichés sont devenus des réflexes chez beaucoup de dirigeants et techniciens français. Heureusement pas tous. Pour moins que cela (de tels propos), des sportifs ont été fustigés. Ceux de Willy Sagnol sont minimisés, à l'instar de ce qui s'est passé lors de l'affaire des quotas. Le football français emprunte depuis quelques années une voie qu'emprunte le Front national. La stigmatisation des étrangers, plus particulièrement les Maghrébins et les Noirs qui, un soir de juillet 1998, ont irradié de bonheur la France. Ils avaient pour nom Zidane, Thuram, Henry...