En marge de la 19e édition du Salon international du livre d'Alger, l'écrivain et pédagogue, Khaled Bentounès, a animé une conférence portant sur la thérapie de l'âme, vendredi, à la salle Maâchi à la Safex. Publié en 2009 en France, l'ouvrage La thérapie de l'âme est désormais disponible en langue arabe, en Algérie, aux éditions Casbah, et ce, à l'occasion de la tenue du 19e Sila. Cette conférence a été précédée d'un film documentaire de 30 minutes sur la vie et le parcours du 46e maître de la confrérie soufie «Alawiyya». Une manière judicieuse de présenter un large aperçu sur les intenses activités en Algérie et à l'étranger de Khaled Bentounès. D'emblée, ce dernier a indiqué à la nombreuse assistance que la connaissance de l'âme est la fonction essentielle dans la signification de tout être humain. Il a toutefois rappelé que son cinquième livre, La thérapie de l'âme, n'est autre que la somme de connaissances d'une dizaine de séminaires qui se sont déroulés à l'étranger. Il précise que la matière est tellement abondante que l'on pourrait écrire dix livres. Ce fondateur des Scouts musulmans de France, depuis 1990, tient à préciser qu'il essaye de bousculer la société algérienne afin qu'elle se réveille pour prendre conscience des trésors qu'elle possède dans son pays et dont elle n'a pas conscience. «Réveillez-vous ! Vous regardez les autres et vous oubliez ce que vous avez sous les pieds ! Ce qui vient de nous, chez nous, nous le regardons petit, et ce qui vient des autres nous le regardons grand», lance-t-il sur un ton animé. Sa préoccupation reste la jeunesse algérienne d'aujourd'hui. Si nous ne passons pas le flambeau à nos jeunes, l'échec est garanti. «Quand je constate que les adolescents de 14 à 15 ans ont cette envie folle de quitter le pays, je suis malheureux face à ce constat. C'est un échec de la société.» Il s'interroge alors : «Pourquoi nos enfants sont-ils des harraga alors qu'ils ont tout pour réussir dans leur pays ? Où réside le problème majeur qui fait que nos enfants ne tissent plus de liens avec leur patrie, leur patrimoine et leur culture ?» Autant d'interrogations qui taraudent l'esprit de cheikh Khaled Bentounès. Toujours selon le conférencier, c'est la femme qui porte et qui donne la vie. Elle doit être la gardienne de ce trésor ancestral. L'orateur précise qu'il prône un islam tolérant qu'il a reçu de ses aïeux. «Je restitue l'islam tel que je l'ai reçu. Cela fait quarante ans que je rassemble des archives. Je ne veux ni convaincre ni convertir. Je dis simplement : allez vers le legs que vos parents vous ont laissé. Ce legs est à côté de chacun d'entre vous. Nous ne pouvons plus envoyer nos enfants chercher un islam idéologique. Il est de l'ordre de la raison d'enseigner à nos enfants de nouveaux critères. Il faut les inscrire dans un projet de vie qui honore l'islam. Il faut revenir à la culture mohamedienne». Tout comme il s'interdit de faire de la publicité sur la confrérie soufie «Alawiyya». A la question de savoir quel souvenir il garde de son regretté grand-père, cheikh Bentounès, il indique que deux moments ponctuent ses souvenirs. La barbe de son aïeul, qu'il se plaisait à tirer, et le jour de son enterrement. «On découvre à travers ses écrits que c'était un homme universel. On l'a beaucoup critiqué. C'était un homme d'une grande charité et beauté. Il a créé l'Association des amis de l'islam. Il voulait organiser des causeries», précise-t-il. Il est noter que cheikh Khaled Bentounès est le fondateur de plusieurs associations basées en Europe et au Maghreb.