Le Club des entrepreneurs et des investisseurs du Grand-Constantinois (le Geigc) souffle sa première bougie. Né dans un contexte particulier, celui des grands bouleversements économiques régionaux et mondiaux, en plus de l'ouverture de plus en plus remarquable de l'Algérie sur les marchés internationaux, le club, qui a adopté comme devise « out system, you are nothing », se veut un regroupement de plusieurs entrepreneurs et investisseurs de plusieurs wilayas de l'Est. Son président, Cherif Ziani, insistera d'abord sur le fait qu'« il fallait créer un espace de réflexion et de solidarité entre les membres du club pour être en mesure par la suite de se constituer en force de proposition auprès des autorités. Pour cela, nous n'avons pas hésité à favoriser la formation des gestionnaires. Ensuite, on passera à la phase de création de réseaux d'affaires pour des investissements en commun ». Le meilleur exemple de cette symbiose entre les membres du club reste la mise en place d'une centrale d'achat de produits agroalimentaires par six membres fondateurs, qui consiste en la conservation, l'achat et la revente directe aux mandataires pour éviter tous les intermédiaires qui ont parasité le secteur. De 29 membres fondateurs, le Geigc est passé à 50. Cherif Ziani nous dira aussi : « On veut être performant à 100%. Pour cela, on commence à installer une banque de données statistiques, géographiques et techniques. On n'a aucun complexe, car on a opté pour le consulting et on fera appel aux compétences universitaires et aux chercheurs. » Les premiers fruits, déjà mûrs, ne se sont pas fait attendre, puisque l'observatoire de l'investissement de la wilaya de Constantine a offert au Geigc une place de choix pour présenter et défendre les idées et les projets de ses membres. Le Geigc ne s'est pas contenté pour autant de dormir sur ses lauriers, car il est en train de créer des réseaux avec des banques, l'obstacle principal et le cauchemar de tous les investisseurs. Avec ses 50 adhérents, son assise en compétences diverses, ses 15 milliards de dinars de chiffres d'affaires, ses 8000 travailleurs et surtout les innombrables projets structurants pour Constantine et les wilayas avoisinantes, le Club des investisseurs s'impose déjà comme un partenaire incontournable dans la région du Constantinois. Pour sa part, Hacène Lourari, directeur de l'Agence nationale pour le développement des investissements (ANDI), sollicité par le club pour ses compétences avérées, ne cache pas son optimisme, disant : « La création du club qui était un espace de solidarité composé de réseaux d'affaires s'est transformé en une confortation d'une vision économique moderne, qui a mis au diapason le capital et l'intelligence. Ce club va être aussi une passerelle entre l'université et le réseau des adhérents du Geigc. Toute une dynamique commence à prendre forme comme la création de réseaux avec la région de l'Alsace, la Provence et la Chambre de commerce russe. Le rôle de ce club ne sera pas de se substituer à la Chambre de commerce ni à l'ANDI. Elle sera au service de la wilaya et travaillera en coopération avec toutes les âmes de bonne volonté. » D'ailleurs, même si le problème numéro un reste et restera pour longtemps celui de la disponibilité du foncier, Constantine affiche des chiffres records en matière d'investissement au niveau national et surtout régional en ce qui concerne les 9 wilayas suivies par l'ANDI. Pour preuve, en 2005, il a été enregistré à Constantine 70 projets d'un montant global de près de 9 milliards de dinars avec une création d'emploi qui avoisine les 1800 postes. Le Vieux-Rocher s'installe donc sur la plus haute marche du podium suivi par la wilaya de Batna qui n'a enregistré que l'inscription de 34 projets. Pour le premier semestre de cette année, Constantine est toujours lauréate, car la tendance est toujours à la hausse avec 44 projets enregistrés pour un montant global de 2,5 milliards de dinars, et une création de 1039 postes de travail, suivie de la wilaya de Mila avec 21 projets enregistrés. « Avec ce club, nous dira encore Lourari, il y aura encore plus d'investissements, car le lobby créé sera au service du collectif et sécurisera tous ses membres. Et puis dès la création du guichet unique, Constantine investit plus et mieux, c'est pourquoi les derniers chiffres démontrent l'accaparement de Constantine de plus de 40% de la masse des investissements à l'Est tout en créant un maximum d'emplois. » Maintenant il reste au club d'être plus agressif envers les banques. Chose qui a commencé à prendre forme quand les responsables financiers se sont aperçus du sérieux et des compétences des membres du club. Une écoute positive s'est installée depuis, mais beaucoup de chemin reste à parcourir, notamment en ce qui concerne la moralisation entre les investisseurs et l'administration.