Toute icône qu'il soit, Mel Gibson vient de se voir traîner dans la boue de par un lynchage médiatique en règle. Une sorte de nouvelle chasse aux sorcières maccartyste. Et pour cause ! A l'issue d'une conduite en état d'ivresse, vendredi dernier à Los Angeles, Mel Gibson a été interpellé, mis en examen, puis relâché après avoir payé une caution de l'ordre de 5000 dollars. Mais ce fait divers ne s'arrête pas là. Il va au-delà d'une affaire de « simple police ». Mel Gibson est mis en cause pour des propos antisémites qu'il a proférés à l'encontre de la police lors de son arrestation. Et c'est le site internet tmz.com faisant dans les informations people qui a mis le feu aux poudres. Du coup, le contexte international aidant — l'agression israélienne contre le Liban —, Mel Gibson s'est retrouvé au milieu d'une tourmente dont le souffle est vicié et délétère. Et ce, malgré un premier mea culpa : « Je me suis déshonoré ainsi que ma famille par mon comportement, et j'en suis vraiment désolé. J'ai dit des choses que je ne pense pas et qui sont méprisables. J'ai combattu toute ma vie contre l'alcoolisme et je regrette profondément mon horrible comportement. Je vais tout faire pour retrouver la santé. » Cependant, cet incident a enflé pour devenir une affaire « nationale » aux Etats-Unis. Le héros de Mad Max et L'Arme fatale, d'après ce site internet, a « accusé les juifs d'être la cause de toutes les guerres dans le monde ». Les vieux démons orwéliens du Big brother is watching you (le grand frère te surveille) ressurgissent ! Selon le Wall Street Journal d'hier, la chaîne de télévision américaine ABC a suspendu franchement la réalisation d'un téléfilm et autres projets d'émission portant sur la Shoah qui devaient être produits par la société Icon qui n'est autre que celle de Mel Gibson. Hier, Mel Gibson s'est fondu d'un communiqué où il présente urbi et orbi ses plates excuses à la suite de ses propos antisémites : « Il n'y a pas d'excuse, pas plus qu'il ne devrait y avoir de tolérance, pour quiconque pense ou exprime une remarque antisémite. Mais s'il vous plaît, sachez qu'au fond de mon cœur je ne suis pas antisémite... Il n'y a pas d'excuse, pas plus qu'il ne devrait y avoir de tolérance, pour quiconque pense ou exprime une remarque antisémite... Toute haine est contraire à ma foi. Je ne demande pas seulement le pardon, je voudrais aller plus loin, rencontrer des responsables de la communauté juive pour avoir une discussion en tête à tête et examiner le moyen de guérir... Je suis un personnage public, et lorsque je dis quelque chose, que ce soit bien réfléchi ou dans un moment de folie, mes mots ont du poids pour le public. Je dois donc prendre la responsabilité de mes déclarations et présenter mes excuses directement à ceux qui ont été blessés ou choqués par ces mots... » Ses excuses nous rappellent celles de Madonna à la sortie de l'album pamphlétaire et contre la guerre en Irak American Life ou encore celles du groupe féminin de country Dixie Chicks qui s'était répandue en diatribes contre le président George Bush. Après une immense pression, Dixie Chicks avait présenté ses excuses au président Bush.