Mel Gibson visite ou revisite l'Histoire une nouvelle fois avec un récit qui vaut plus par sa portée romanesque et par la beauté de ses décors que par sa justesse historique. Porté par un désir de vengeance au début, Mel se mêle de ce qui ne le regarde pas et conduit les siens sur les virages tumultueux de la liberté… gare au tournis ! "Caroline du Sud, 1776. Le conflit entre les indépendantistes et les Anglais semble inévitable. Benjamin Martin sait trop bien ce qu'est une guerre et il n'en veut pas. Cet ancien héro des combats contre les Français et les Indiens n'ignore rien de la violence des affrontements armes... Aujourd'hui veuf, il élève seul ses sept enfants dans sa plantation. Son fils aine, Gabriel, s'engage contre l'avis de son père. Lorsque les troupes anglaises, commandées par le colonel Tavington, arrivent aux portes de sa propriété, il est trop tard…. Tavington tue sous ses yeux son fils cadet, avant de détruire sa propriété. Accompagné de son aîné, Gabriel, il rejoint l'armée en déroute de Burwell. Benjamin recrute des miliciens et se lance dans une guérilla sans merci, qui durera quatre longues années. La rumeur circule bientôt qu'un insaisissable cavalier sème la panique dans les rangs des Tuniques rouges... " Le projet de The Patriot est né en 1996, de l'intérêt commun du scénariste Robert Rodat et du producteur Mark Gordon pour cette période de l'histoire américaine. Ils avaient déjà travaillé ensemble sur Il faut sauver le soldat Ryan… autant dire que la guerre, ça les inspire. Il est difficile de croire qu'un réalisateur allemand soit touché par un chapitre de la révolution Américaine et pourtant… Roland Emmerich avouera même avoir pleuré en lisant le scénario. Et pour cause, la guerre n'est pas au centre de l'histoire de ce film, elle n'est que le contexte. Mel Gibson reprend une fois de plus le flambeau de la liberté, après Braveheart. Ce dernier avait déjà fait beaucoup de bruit ; la profondeur de caractère et de la douleur étaient présentés et bien illustrés par Mel Gilbson. The Patriot est encore un succès où il faut à Mel Gibson surmonter ses épreuves et donner du courage. La mise en scène et les dialogues sont irréprochables mais les scènes ralenties sont quelque peu languissantes. L'histoire du héro se battant pour la liberté est maintenant un cliché difficile à aborder, avec en plus Gladiator qui en a remit un couche mais à une autre époque. Malgré ça, The Patriot s'en tire plutôt bien et nous procure les émotions voulues. Mel Gibson y trouve un rôle sur mesure, celui d'un brave type sans peur et sans reproche dans un film gros budget … Comme quoi, tout est une question de moyen. Alors que les complexés du vestiaire compensent leur pénitence en roulant à bord d'une grosse voiture, Mel Gibson préfère les grosses productions, à chacun son truc… Ziad Achour