La FIFA est de nouveau dans l'œil du cyclone. Il ne se passe pas un mois sans que l'instance faîtière du football mondial soit éclaboussée par un scandale. Les deux derniers en date remontent à ce week-end, lorsqu'elle a divulgué le contenu du rapport de Michael Garcia sur l'attribution de la Coupe du monde 2018 (Russie) et 2022 (Qatar). La FIFA a choisi ce juge américain pour enquêter sur les conditions qui ont présidé au choix des deux pays précités pour l'organisation du Mondial. Le juge américain a enquêté pendant deux ans, rencontré presque une centaine de personnes, consulté des milliers de documents avant d'établir un volumineux rapport remis, en quatre exemplaires, à Hans Joaquim Eckert (juge allemand), président de la chambre de jugement de la commission d'éthique de la FIFA. Le juge new-yorkais avait souhaité que le rapport soit rendu public intégralement. La FIFA ne voulait pas. La lecture qu'en a faite Hans Joaquim Eckert a fortement déplu à Michael Garcia, qui a rapidement fait savoir qu'il allait faire appel auprès du comité d'appel de la FIFA sur «plusieurs présentations incomplètes des faits et conclusions détaillées dans le rapport», faites par Hans Joaquim Eckert. Il a accusé le juge allemand d'avoir fait «une lecture erronée» du rapport remis au président de la commission d'éthique de la FIFA. Il est plus qu'évident, à ce stade de l'enquête sur l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022, que la FIFA ne désire pas que toute la vérité éclate sur cette affaire. Elle est partie prenante, à travers quelques-uns de ses membres, des scandales de corruption qui la secouent depuis des années. Elle n'est pas au bout de ses peines après les graves révélations faites par un journal américain qui accuse ouvertement Chuck Blazer, grand manitou du football aux USA, ex-membre du comité exécutif de la FIFA (1996-2013) secrétaire général de la puissante Confédération nord-américaine et des Caraïbes (Concacaf) qui a espionné, pendant plus de trois ans, les pontes et dignitaires de la FIFA en enregistrant, à leur insu, leurs déclarations et propos sur toutes les affaires qui sentent mauvais et directement liées à la corruption dans le football. L'espion américain du FBI a balancé ses anciens «amis» de la FIFA pour bénéficier de la clémence de l'agence américaine qui l'a épinglé dans beaucoup d'affaires de corruption et de blanchiment d'argent. Pendant ce temps, Joseph Sepp Blatter se dirige sereinement vers un autre mandat à la tête de la FIFA. Celui de trop ?