Le choix pour un modèle ou un autre dans la prise de décision nécessite une conceptualisation des données. Rien ne peut se faire sans les études épidémiologiques, les études cliniques et les registres par pathologie. Ce que les experts ont tenu à mettre en relief avant toute prise de décision dans le choix des politiques de santé. «La conception d'un modèle nécessite des connaissances et de l'expertise pour pouvoir faire le bon choix», a estimé Jaime Caro, épidémiologiste à l'université MC Gil Montréal au Canada, et vice-président d'Evidera. Plaidant pour une approche intégrée, l'expert signale que le choix d'un système ou d'une politique de santé doit se faire dans une totale transparence. «La population doit savoir ce que l'on peut ou ne peut pas lui offrir. C'est sur la base d'un budget alloué que l'on décide ce qu'on doit faire. Cela dépend aussi de la maladie qu'il faut traiter, les facteurs de risque, etc. Il est donc nécessaire de recourir à la modélisation de façon transparente et prendre les décisions sur la base de données scientifiques qui aboutiront à une décision sociopolitique. Il ne faut pas croire qu'on peut traiter tout le monde gratuitement de la même manière, même dans les pays riches. L'exemple du système au Canada où tout est gratuit pour tout le monde a montré ses limites. Les files et les listes d'attente s'allongent, les rendez-vous sont de plus en plus éloignés, même pour les urgences. Des techniques sont aujourd'hui disponibles pour justement aider à la prise de décision si la population a besoin de tel ou tel traitement», a-t-il ajouté.