L'économie de santé» est le thème que la Société algérienne de la pharmacie a choisi pour ses vingtièmes journées pharmaceutiques organisées hier à Alger. Un thème d'actualité, dont la réflexion doit être engagée dans le secteur de la santé. Les travaux ont été axés sur les aspects liés à la couverture médicale et un accès universel aux soins. Des experts étrangers, venus des Etats-Unis, de Suisse, de France, du Canada, ont présenté leurs expériences respectives dans le domaine en insistant sur la rationalisation des dépenses. «La santé n'a pas de prix, mais elle a un coût», a souligné M. Benhamdine, président de la Société algérienne de la pharmacie. Mais il faut assurer la jonction entre l'efficacité d'un produit et un meilleur coût, ajoute-t-il. A travers ce thème sur l'économie de santé, il y a lieu de dire qu'il faut apprendre à rationaliser et non à rationner. «Il y a des moyens que les sciences économiques peuvent mettre en place pour justement arriver à rationaliser et en même temps répondre aux besoins qui se font de plus en plus importants en raison de la transition épidémiologique et le prolongement de l'espérance de vie», a-t-il ajouté. Selon lui, il faut apprendre à calculer les meilleurs coûts tout en préservant l'efficacité d'un traitement. Pour ce faire, M. Benhamdine préconise la mise en place des consensus thérapeutiques et l'informatisation du dossieWr médical et le rendre accessible à l'aide d'intranet afin d'éviter des prescriptions inutiles. Des moyens qui permettront, a-t-il indiqué, de faire des économies. Efficacité du produit et meilleur coût Lesquelles peuvent être aussi réalisées pour le médicament en mettant en place un système d'évaluation exacte par pathologie, le choix du médicament hospitalier et faire des commandes précises. «Le médicament nécessite une gestion rigoureuse et il doit être suivi depuis sa prescription jusqu'au malade», a-t-il expliqué. Le rôle du pharmacien est aussi important dans cette gestion. A cet effet, M. Benhamdine insiste sur une formation spécialisée des pharmaciens dans «la gestion hospitalière, industrie pharmaceutique, affaires réglementaires et enfin dans l'économie de santé. Une année supplémentaire dans le cursus universitaire d'un pharmacien est indispensable avec l'introduction d'un module sur l'économie de santé», a-t-il recommandé, regrettant qu'en dépit des efforts financiers consentis par l'Etat, les résultats restent loin des attentes. Abondant dans le même ordre d'idées, le président de l'Ordre des pharmaciens, M. Benbahmed, estime qu'il est d'abord important d'assurer les instruments de régulation qui, aujourd'hui, «font défaut», en expliquant que le marché du médicament vit une crise de croissance. Pour le président de l'Ordre des pharmaciens, la mise en place de l'agence nationale du médicament, dont la loi est promulguée depuis deux années, est primordiale. A noter que les travaux de ces journées pharmaceutiques se poursuivent aujourd'hui et seront consacrés au circuit de distribution des produits pharmaceutiques.