Des quantités importantes d'eau se perdent dans la nature à cause de la vétusté des canalisations. Cela ne date pas d'hier. Les habitants de la ville d'Aïn Beïda, la première agglomération de la wilaya compte tenu de sa population, qui dépasse les 200.000 âmes, manquent affreusement d'eau potable. Les lâchers se font parcimonieusement une fois tous les cinq ou six jours. Certains quartiers de la ville ne sont desservis qu'au compte goutte, surtout ceux situés sur les hauteurs. Il en est ainsi pour les habitants des quartiers se trouvant au nord de la ville. Le débit est tellement faible que l'eau ne monte même pas au premier étage. De guerre lasse, nombre d'habitants ont recours aux colporteurs d'eau pour s'approvisionner en précieux liquide. «Je suis obligé de requérir les services d'un colporteur pour remplir le réservoir d'eau de mon domicile», nous lance un citoyen habitant la cité des 9 coopératives. La citerne de 3000 litres revient à 600 DA. Pendant les lâchers d'eau programmés de loin en loin par les services de l'ADE, tout un chacun aura remarqué dans certaines rues de la ville la formation de ruisselets qui remplissent d'eau les rigoles. Renseignement pris, il s'avère que nombre de canalisations, du fait de leur vétusté, laissent échapper de grosses quantités du précieux liquide. Ces déperditions constituent une perte énorme pour le secteur gestionnaire, alors que la nécessité d'une rénovation des conduites est plus que vitale. Alimentée depuis quelques années à partir du barrage de Aïn Dalia dans la wilaya de Souk Ahras, la ville de Aïn Beïda n'en continue pas moins de souffrir d'une chronique privation, attendu que le nombre d'habitants a augmenté de façon exponentielle à cause d'un exode rural effréné. Il faudra attendre, nous assurent certaines sources la mise en service du barrage d'Ourkis (Aïn Fakroun) pour dire adieu aux pénuries et manques du précieux liquides. «Même si cela est vrai, il est préférable que les gens apprennent à mieux gérer l'eau, soit dit en passant éviter le gaspillage», nous confie un citoyen de la cité.