L'inspecteur général de la pédagogie au ministère de l'Education nationale (MEN), Farid Benramdane, a déploré avant-hier le «très faible» nombre de textes d'auteurs algériens dans les manuels scolaires, qualifiant la situation de «catastrophique». «Il y a très peu de textes d'auteurs algériens dans les manuels scolaires. Cette situation est dramatique. Nous sommes presque des coopérants dans notre pays», a déclaré M. Benramdane, en marge d'une journée d'étude portant sur «La lecture scolaire : concepts, méthodologies et pratiques». Il a souligné l'importance de la révision des livres scolaires, où la «qualité» devra être préférée à la quantité et où il y aura une «forte» dominante de textes d'auteurs algériens. «Nous avons des statistiques qui montrent que dans le livre scolaire de la 4e année par exemple, 2% des textes sont d'auteurs algériens et 38% sont anonymes. Cela est une insulte à l'intelligence culturelle algérienne. Comme si nous n'avions pas d'auteurs», a-t-il regretté. Interrogé sur l'éventuelle révision des livres, le responsable de la pédagogie a répondu par l'affirmative. «Nous irons forcément vers un livre amélioré, de qualité, mais surtout vers un livre manuel scolaire, où il y a une forte dominante de textes, notamment d'écrivains et poètes algériens», a-t-il expliqué. M. Benramdane a précisé, à cette occasion, que cette journée d'étude sur la lecture scolaire a été organisée pour donner la parole notamment aux inspecteurs ainsi qu'aux concepteurs des programmes et de manuels scolaires pour exprimer leur point de vue et souligner les lacunes dans les livres des trois paliers. «Nous sommes en train de mettre le holà et de revenir à quelque chose s'intitulant l'algérianité et qui est l'aboutissement d'un long processus historique datant de milliers d'années», a-t-il déclaré. Le même responsable a expliqué que cette journée rentre également dans le cadre de la mise en place par la tutelle des programmes de 2e génération, jugeant important d'ouvrir un débat à l'intérieur du système éducatif. «Il y a des problématiques qui sont liées à la lecture scolaire, à l'enseignement de l'histoire et de l'éducation civique, à l'enseignement de la didactique arabe, non pas en tant que matière, mais en tant que compétence», a ajouté le même responsable. «Cette journée va non seulement aider les spécialistes à revoir les livres scolaires, mais aussi à promouvoir la culture dans le milieu scolaire», a indiqué la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. «Cette journée critique nous a permis de constater l'absence de créateurs algériens dans les manuels scolaires. Les propositions qui seront dégagées vont non seulement nous aider à la révision des livres, mais aussi à trouver le moyen de promouvoir la culture dans le milieu scolaire», a déclaré Mme Benghebrit.