La journée critique du contenu du livre organisée jeudi à Alger va non seulement aider les spécialistes à revoir les livres scolaires, mais aussi à promouvoir la culture dans le milieu scolaire, a indiqué la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. "Cette journée critique nous a permis de constater l'absence des créateurs algériens dans les manuels scolaires. Les propositions qui seront dégagées vont, non seulement nous aider à la revue des livres mais aussi comment promouvoir la culture dans le milieu scolaire", a déclaré à l'APS, Mme Benghabrit. Le ministère de l'Education nationale a organisé une journée d'étude critique portant sur la lecture scolaire : concepts, méthodologie et pratiques, où tous les intervenants ont relevé l'existence d'énormes lacunes notamment celles liées à l'absence de textes parlant sur des auteurs et poètes, ainsi que sur des historiens algériens. Pour eux, il y a urgence de revoir ces livres et rendre à l'algérianité sa place à travers "l'introduction de textes d'auteurs algériens, ouvrir le prochain salon du livre à des dizaines de milliers d'enfants, la création d'un concours de textes littéraires et l'algérianité de l'imaginaire de l'enfant par le biais des textes". La ministre a estimé en outre, que son département est dans une phase "confortable" parce qu'il y eu une expérimentation, référence faite à la mise en œuvre, depuis 2003, de la réforme du système éducatif. "Sur la base de mise en œuvre de la réforme, une dizaine d'années après, faire les évaluations et les correctifs est plus que nécessaire. Je crois que c'est le sort de toute réforme", a-t-elle expliqué. Elle a indiqué dans ce sens, que "le saut qualitatif que nous espérons est possible" grâce à la mise en pratique de l'ensemble des critiques et des propositions faites, lors des différentes journées d'études qui seront réalisées par son ministère. Elle a rappelé à ce propos, que la société constatera prochainement un changement en termes de manuels. "Ce qui va être visible, ce sont les manuels de la 1ère et la 2ème années primaires ainsi que celui de la 1ère année moyenne. Et nous avons un programme allant jusqu'à 2017 à 2018", a-t-elle précisé. Par ailleurs, lors de son intervention, l'ancien ministre de la Culture et poète-écrivain, Azzedine Mihoubi a déploré l'absence de l'Algérie dans ces textes au moment où elle est considérée, a-t-il dit, comme "une nation productrice du savoir et de la création". Tout au long de la journée, les conférenciers ont débattu de la littérature et éducation en Algérie, la compréhension de l'écrit et lecture scolaire, la créativité et projet identitaire ainsi que la littérature algérienne contemporaine dans les manuels algériens : état des lieux et perspectives.