Le ministère de l'Education nationale a ouvert le dossier des écoles privées. C'est ce qu'a affirmé, hier, la première responsable de secteur, Nouria Benghebrit. S'exprimant lors du forum d'El Moudjahid, la ministre a qualifié d'« anormal » et « d'inconcevable » que des écoles privées enregistrent 0% de taux de réussite. « Même dans les écoles publiques, nous n'avons jamais vu cela », dit-elle. Elle a annoncé qu'il y a nécessité de se pencher sur le problème. Comment ? A travers la révision du cahier des charges, l'instauration du principe de l'obligation de résultat et surtout le contrôle rigoureux et un suivi strict autant sur le plan administratif que pédagogique au niveau de ces établissements. « Comme il est nécessaire, ajoute-t-elle, de procéder à une évaluation du contenu et à son amélioration en cas de carences ». Mme Benghebrit a tenu à préciser qu'il existe des écoles privées performantes qui font des efforts et qu'il faut encourager davantage. Selon elle, il n'y a pas lieu de diaboliser les établissements privés qui représentent moins de 1% du nombre global d'établissements. Grève des intendants : les ponctions sur salaire appliquées Actualité oblige, la première responsable du secteur est revenue sur la grève des intendants. Elle a indiqué que 70% du personnel n'a pas débrayé. Elle a rappelé que son département procédera à des ponctions sur salaire et qu'il n'est pas question de faire machine arrière. « Les ponctions sur salaire seront appliquées conformément à la loi », a-t-elle lancé. Et de préciser que le ministère n'a pas déposé plainte contre les grévistes auprès du tribunal administratif mais a juste sollicité son « arbitrage ». Dans ce sillage, la ministre a fait savoir que depuis sa nomination à la tête de l'Education, pas moins de 47 rencontres ont été initiées avec les partenaires sociaux. Ce qui renseigne, selon elle, sur la disponibilité de la tutelle à prendre en charge les revendications des syndicats. Néanmoins, elle précisera qu'il faut faire la différence entre consultations et chantage. « Je crois que c'est du chantage que de revendiquer lors des réunions de concertation la prise en charge immédiate des revendications. » La violence comme méthode d'enseignement est bannie Sur la violence dans le milieu scolaire, la ministre a soutenu que la responsabilité est partagée, d'où la nécessité d'une démarche collective avec le ministère, les parents d'élèves et les services de sécurité pour lutter contre le phénomène. Pour elle, il est « inacceptable » que des enseignants adoptent la violence comme méthode d'enseignement. Concernant les langues étrangères, Mme Benghebrit a fait savoir que le ministère s'attelle à améliorer les méthodes d'enseignement des langues. Cela dit, le volume horaire adopté est, selon elle, suffisamment intéressant. Concernant le manuel scolaire, la ministre reconnu que celui-ci comporte des erreurs mais que des corrections seront portées lors de la prochaine rentrée scolaire. Et d'annoncer l'édition d'un manuel scolaire pour les élèves des première et deuxième années primaires mais aussi l'entame de l'opération d'élaboration des programmes de deuxième génération. L'enseignement de l'histoire de la tragédie nationale sera-t-il introduit dans les nouveaux programmes ? Réponse de la ministre : « Les nouveaux manuels prendront en ligne de compte l'histoire de l'Algérie. Et la tragédie nationale fait partie de cette histoire. »