Il fallait le faire. Du 7 au 12 décembre, trois thématiques culturelles majeures sortiront à jamais Ouargla de son carcan. Pas moins de 80 poètes de 31 wilayas du pays, 28 maisons d'édition nationales et étrangères et 24 éminents spécialistes de la littérature saharienne, y seront présents le temps d'un festival. Une grande manifestation culturelle autour du livre, de la littérature et de la poésie populaire qui promet d'être un hymne au Sahara. Cultures sahariennes Le séminaire international sur le Sahara dans la littérature et la culture se tiendra donc les 7 et 8 décembre avec 24 communications animées par des spécialistes de la thématique venus des quatre coins du pays ainsi qu'une présence remarquée d'académiciens jordanien, égyptien, soudanais, marocain, tunisien et français. Il sera question de l'homme et du Sahara à travers le roman Nihayat, de Abderrahmane Mounif, André Gide, le plaisir géographique dans le Sahara algérien, Khadra d'Etienne Dinet, le dictionnaire des couleurs dans les écrits français sur le Sahara algérien, une fenêtre littéraire sur le Sahara soudanais, l'image du Sahara dans le roman égyptien et la thématique saharienne chez Habib Sayeh et Rachid Boujedra. Il sera également question de caravane dans l'imaginaire littéraire, de poésie maghrébine saharienne, de Hizia, du Sahara dans la poésie populaire algérienne, du Sahara dans la littérature universelle, de spécificités du texte colonial et d'antinomie du désert dans la littérature française, entre richesse spirituelle et richesse matérielle. 13 Okadhia et une poésiade nationale L'objectif de cette première rencontre internationale du genre, organisée dans une ville universitaire saharienne de surcroît, est «d'assurer une premier collecte de textes et études spécifiques à la thématique du Sahara», explique le docteur Laïd Djellouli, enseignant à l'université de Ouargla et membre du commissariat de du Festival culturel international du livre, de la littérature et de la poésie de Ouargla. Une quête qui se voudrait incitatrice d'une recherche académique à travers les universités du sud de l'Algérie en coopération avec les pays ayant pour facteur commun, le désert. A Ouargla, comme du temps de Okadh, la tradition veut qu'on vienne nombreux apprécier les beaux vers du melhoun local et national. Ainsi, forte de la concentration de quelque 46 poètes du melhoune connus, reconnus et répertoriés à travers la wilaya de Ouargla, ainsi qu'une expérience de treize éditions consécutives de poésiades populaires Okadhia, Ouargla veut passer à la vitesse supérieure en instituant un concours national de la poésie. Cette première édition dédiée à la poésie populaire s'explique par la préparation préalable d'une 14e okadhia, dont la fiche technique, le règlement intérieur et les contacts ont permis d'enrichir le programme de la présente édition qui verra la présence d'une soixantaine de poètes du melhoune, représentant 30 wilayas du pays. Ouargla a dû effectuer des éliminatoires pour sélectionner ses meilleurs poètes, dont elle n'aura gardé qu'une dizaine. C'est dire que les places seront chères au théâtre de Verdure qui abritera les compétitions nationales quotidiennes de poésie populaire melhoune programmées entre 9h et 18h dès le 9 décembre et qui verront défiler 70 poètes sur le podium. L'autre volet poétique sera donc dédié à la poésie arabe classique avec des ténors, tels que Abdelhamid Brik, Habib Mounsi, Abdelmadjid Laghrib et Mohamed Lakhdar Sayehi, à partir d'aujourd'hui entre 18 et 19h, avec des soirées poétiques de haut niveau. Le jury du concours national de la poésie populaire melhoune est, quant à lui, composé de cinq docteurs en poésie populaire et présidé par le professeur Abdelhamid Bourayou, spécialiste en la matière et néanmoins directeur du laboratoire de recherche en poésie maghrébine à l'université d'Alger. Le commissariat du Festival international de Ouargla a tenu à préciser lors du point de presse, organisé la veille du lancement de cet événement inédit, que le souci d'un bon encadrement et de la crédibilité même du festival a présidé au choix des membres, dont un précisément, le docteur Habib Bouhbib, qui est titulaire d'un doctorat en poésie amazighe kabyle. Et puis un salon du livre Des chapiteaux pleins la vue, des livres scientifiques, des langues étrangères et de soutien scolaire en priorité, comme exigé par le commissaire du Festival, M. Guermida, qui souligne l'effort particulier de l'Enag pour réaliser cette prouesse de regrouper 28 exposants en même temps sous des chapiteaux montés au théâtre en plein air en face de l'université de Ouargla. Beaucoup de nouveautés, des livres pour enfants, des dictionnaires flambant neufs, de la littérature, de la technologie, de la médecine et même de la cuisine. Avis aux amateurs d'ici au 12 décembre.