A la faveur de la sixième édition du Festival international d'art contemporain, le musée MaMa abrite, jusqu'au 31 janvier 2015, une exposition collective de design. Le vernissage de l'exposition a eu lieu jeudi soir dernier au Musée le MaMa en présence d'une assistance nombreuse. Dans une brève déclaration à la presse, le commissaire du festival et directeur du MaMa, Mohamed Djehiche, s'est dit satisfait du travail d'équipe effectué durant des jours entre les designers et les artisans algériens. «Nous avons été impressionnés par le travail des designers étrangers et algériens. Ces derniers ont fait preuve d'ingéniosité et de patience. Créer des prototypes en un temps record, n'utiliser que des matériaux et fournitures disponibles sur place atteste d'une disponibilité à s'adapter à toutes les situations», a-t-il affirmé. L'exposition compte les œuvres de treize designers algériens et quatre designers étrangers originaire de France, du Maroc, du Burkina Faso et d'Afrique du Sud. Chaque artiste a présenté un large aperçu de son travail, regorgeant de créativité. Le jeune designer, Walid Drouche, de Blida, propose une chaise aux pieds affaissés intitulée «Le trône», réalisée en plexiglas et en bois tourné. La finition est rehaussée de feuilles d'or et de tissu matelassé. La designer Leïla Mammeri surprend à chacune de ses expositions. Elle dévoile un meuble de rangement multicolore qui pourrait apporter, comme elle le dit si bien, une solution aux cartables lourds des enfants. Sa création baptisée Tifrat (solution en kabyle) est constituée de 40 boîtes sur une superficie de 65 sur 52, superposées les unes sur les autres. Elles sont surmontées par des joints qui sont, en fait, des pieds. Ces boîtes en bois, en métal et en plexiglas ont un empiétement qui rentre dans une réservation, et on ne peut point les ouvrir compte tenu de la charge et de la force mécanique. Elles sont compartimentées sur un chariot modulable que l'on peut faire pivoter. L'artiste explique que l'élève et l'enseignant ont leurs boîtes. «L'enfant vient le matin, il prend sa boîte et la met à côté de lui, et ce, avec l'aide de son professeur. Nous avons cinq minutes avant la sonnerie de la cloche pour que l'enfant s'habille. Ces cinq minutes peuvent être exploitées pour ranger sa boîte. Et on évitera peut-être les maux de dos», explique-t-elle. Amine Belkebir, de Tizi Ouzou, s'intéresse, lui, au design fonctionnel et à la production artisanale. Il exhibe une table et un tabouret laqués et vernis. Il donne une dimension aérienne à ces objets utilitaires. Radia Zitouni livre un assez grand pouf de couleur pistache intitulé «Bûchettes». L'étendue du siège est parsemée d'un assemblement de pompons en laine, de balles en mousse ou encore de ballons. Soucieux de faire ressortir un design qui reflète la réalité de l'Afrique, le designer burkinabé, Hamed Ouattara, pour sa part, offre à voir un mobilier métallique constitué d'un bahut, d'un élément étagère haut et de trois tabourets. L'artiste confie qu'il essaye de se pencher sur certains objets qui ont eu une vie par le passé et qui sont, actuellement, malmenés. Il les récupère en les recyclant pour en faire des objets artistiques. Le designer et architecte d'intérieur algérien Cherif Medjber, qui, rappelons-le, est installé en France depuis une trentaine d'années, propose, au rez-de-chaussée du musée, une installation intitulée «Yasmine, souvenir d'enfance». Il a agrémenté sa scénographie d'une multitude de matériaux se déclinant, entre autres, en tapis et mobiliers.