La circulation automobile au centre-ville d'Oran, fortement perturbée dans la matinée d'hier, aux alentours de la place Karguentah, risque de durer encore longtemps, si des mesures ne sont pas prises en urgence. La fermeture provisoire du prolongement du boulevard Hamou Boutlelis, menant vers la rue Larbi Ben M'Hidi, pour cause de chaussée endommagée-une fissure de plusieurs mètres de long- a entraîné l'encombrement de toutes les artères avoisinantes. Des bouchons interminables se sont formés vers la fin de la matinée, au moment où la circulation atteint son pic, avec tout ce que cela engendre comme désagréments aussi bien pour les automobilistes que pour les piétons. « Nous avons décidé de fermer provisoirement ce tronçon, suite aux fissurations apparues sur la chaussée et le trottoir. Ce qui représente de gros risques pour les passants et les véhicules », explique le directeur de l'Urbanisme et de la Planification. Il a ajouté que son service a ordonné l'arrêt des travaux entamés sur le terrain mitoyen à la chaussée (l'assiette de l'ex. marché Karguentah) et a demandé au laboratoire des travaux publics d'Oran (LTPO) de procéder à l'analyse du sol. Infraction Selon ces services, l'entreprise privée qui procède aux travaux sur ce terrain, pour la construction d'un centre commercial, est en infraction par rapport au permis de construire qui lui autorise des fouilles sur six mètres de profondeur seulement. Or, apprend-on, ces fouilles ont atteint environ onze mètres, ce qui a entraîné l'affaiblissement du sol. Le passage du oued souterrain (Oued Rouina) à ce niveau risque, selon des connaisseurs en la matière, d'aggraver la situation en charriant tout le soubassement de ce terrain jouxtant le palais de la culture et des arts. Les services du LTPO ont tenu à rappeler, de leur côté, que l'entreprise en question a déjà fait l'objet d'une mise en demeure en décembre 2005. Le représentant du bureau d'études de l'entreprise privée, lui, a reconnu qu'il n'y a pas conformité avec le permis de construire initial mais, il a tenu à préciser qu'un nouveau dossier a été déposé pour sa modification. De même qu'il a proposé aux services techniques de l'Etat, présents sur les lieux, de prendre des mesures urgentes de blindage pour consolider le sol, arguant que la fissure a dû être causée par le tremblement de terre ressenti le matin même à Oran.