Algérie, le système LMD pose problème. La polémique engagée quant à l'efficacité de cette doctrine d'enseignement et d'évaluation universitaire est toujours d'actualité. Pour le conseiller pédagogique Dahmane Ladjane, de l'Université de Montréal (Canada), «le système LMD ne constitue pas en lui-même un problème, c'est la formation des enseignants à ce nouveau système qui a fait défaut». Ce spécialiste algérien, qui est également un concepteur de programme pédagogique, a animé, la semaine dernière, une journée d'étude portant sur «la pédagogie universitaire en contexte de l'enseignement supérieur en Algérie», organisée par le département de Lettres et langue française de l'université des frères Mentouri de Constantine. El Watan étudiant l'a approché en marge de cette journée pour avoir davantage d'explications sur la question : «Le LMD est un système curriculaire d'harmonisation des diplômes par rapport à l'Europe ou aux pays occidentaux. L'introduction de ce système n'a pas été soutenue par des formations à la pédagogie universitaire. On a attendu beaucoup du système LMD, il n'en a rien été. Par contre, le système LMD n'a pas prouvé son échec. La problématique qui se pose est que nous sommes dans le système LMD et nous continuons à évoluer dans le système classique. Le premier est une approche par compétence, par programme. Quant au second, c'est une approche par objectif». Cela dit, la pédagogie universitaire qui est le parent pauvre de l'enseignement supérieur algérien mérite un peu plus de considération. «Pourquoi, en Algérie, on ne subventionne pas les programmes de pédagogie, contrairement aux programme de recherche ?» s'est-il interrogé lors de la conférence. Pour rattraper les choses, M. Lardjane propose aux enseignants de rejoindre le E-learning, la formation en ligne : Educdz. Celle-ci est «un service de prestation et de formation à la pédagogie universitaire et médicale. C'est une formation électronique reconnue au Canada et qui est en train d'être reconnue par le ministère de l'Enseignement supérieur en Algérie. Elle ne porte pas sur l'expertise disciplinaire, mais plutôt sur le processus d'enseignement supérieur pour que les enseignants arrivent à améliorer leurs méthodes d'enseignement.» La mise en place de bureaux de soutien à l'enseignement est le second point avancé par le conseiller en pédagogie, hôte de la ville du Vieux Rocher. Selon lui, ces bureaux de soutien à l'enseignement qu'on envisage d'ouvrir à Constantine, Oran et Ouargla s'occuperont de la formation des formateurs. Néanmoins, former l'enseignant algérien à la pédagogie implique l'appel aux gens spécialistes en la matière que l'Algérie n'a malheureusement pas formés !