New York est en ébullition. A un mois du cinquième anniversaire des attentats tragiques qui ont ciblé les Twin Towers, les habitants de cette ville ont le choix entre revivre cette tragédie ou fuir les salles de cinéma qui projettent, aujourd'hui, le World Trade Center, le dernier film d'Oliver Stone. Polémiste ? Loin de lui l'idée de créer la discorde, le réalisateur d'Alexandre, JFK, Tueurs Nés, Nixon et Last Year in Vietnam souhaite simplement mettre l'accent sur les plus belles qualités humaines, à un moment où le monde s'écroule pour des milliers de personnes et faire que ce drame ne soit jamais oublié. Apolitique, World Trade Center s'inspire de l'histoire de deux policiers, miraculeusement sortis vivants des décombres des tours jumelles qui se sont écroulées sur eux, en recréant, de la façon la plus fidèle possible, la mission de sauvetage qui a permis de retrouver les deux hommes. Incarnés par Nicolas Cage et Michael Pena, ces policiers, qui ont dû passer de longues heures ensevelis sous des tonnes de gravats, disent, en outre, devoir leur survie au fait que, bien qu'incapables de se voir, ils aient pu se soutenir mutuellement dans l'attente des secours. « J'ai voulu faire quelque chose de bien. Et j'espère que ce film fera du bien », a déclaré le réalisateur à la presse canadienne, à quelques jours de la sortie du film, comme s'il répondait à ceux qui grinçaient des dents et montraient du doigt la conspiration. Stone a précisé que le projet est passé entre les mains de plusieurs cinéastes avant qu'il ne l'attrape au vol et qu'à aucun moment il ne comptait en faire un film politique. Il le voyait plutôt comme un récit exaltant, au-delà des convictions de tous et de chacun. D'où le fait que la production a tenu à obtenir l'accord des personnes touchées par le drame ainsi que leur collaboration. « Je n'ai jamais discuté politique avec eux, a affirmé Stone. Parce que là n'était pas mon propos. Ce film n'est pas proaméricain pour autant. J'aimerais plutôt que World Trade Center soit perçu de la même façon par tous les spectateurs, où qu'ils soient sur la planète. Il s'agit d'un film qui se place d'abord du côté de l'être humain. » En plus des deux policiers, Oliver Stone raconte aussi l'angoisse des familles, des unités de soins et de toute la ville. En somme, un hommage pour tous ceux qui ont été touchés d'une manière ou d'une autre par cette catastrophe. Et qui promet d'être remarquable puisque l'œil de Stone n'a pas souvent déçu ses fans. En attendant de le voir, on sait déjà que 10% des recettes du premier week-end d'exploitation de World Trade Center seront reversés à bon escient : 5% seront versés à la Fondation pour le mémorial du World Trade Center, qui récolte de l'argent pour construire un monument coûtant 510 millions de dollars sur le site où étaient établies les deux tours et les 5% restants seront distribués à parts égales entre trois organisations caritatives qui s'occupent de victimes ou de proches des victimes des attentats, dont le Fonds d'aide aux veuves et orphelins de la police et des pompiers.