«ça ne m'intéresse pas, je pense que c'est horrible. La seule idée que l'on tire un film du 11 septembre me dérange», dit une Américaine, résumant le sentiment de nombreux New-Yorkais à quelques jours de la sortie du film d'Oliver Stone, World Trade Center. Dans la ville traumatisée il y a juste cinq ans, la sortie le 9 août du premier grand film consacré aux attentats new-yorkais, inspiré de l'histoire vraie de deux policiers miraculeusement sortis des décombres, suscite le débat, et souvent les réticences. Une mère de famille, vivant dans la banlieue chic, ira le voir : «J'aime bien Oliver Stone, il a des positions souvent justes.» Une enseignante de 40 ans, au contraire s'insurge : «ça suffit de vivre ça une fois. Je n'ai aucune envie de payer pour le revivre sur écran. Je n'aime pas non plus voir les gens se photographier devant le site. Pour moi, c'est un territoire sacré.» World Trade Center a eu droit, jeudi soir, à New York, à une première très hollywoodienne, avec sur le tapis rouge l'équipe du film, des célébrités (Sting), mais aussi de fameux responsables locaux (l'ancien maire Rudolph Giuliani), des rescapés et des proches de victimes.