Une communication de haut vol a été animée par Mlle Elizabeth M Perego, Doctorante en histoire à l'Université de l'Etat de l'Ohio aux USA, mardi soir, à la bibliothèque du Centre d'études diocésain Les Glycines à Alger. C'est dans une salle bondée que la conférence de Mlle Elizabeth M. Perego a été donnée. Et pour cause ! Il s'agissait d'humour algérien. Une communication intitulée «1000 façons de rire : les formes diverses de l'humour algérien des années 1960, 1970 et 1980». Et la présence des grands bédéistes et dessinateurs comme Slim et le caricaturiste d'El Watan, Le Hic, ou encore l'auteur Abderrahmane Lounès est une précieuse caution à cette rencontre de Melle Elizabeth M Perogo. Cette universitaire américaine réside en Algérie depuis une année, où elle effectue des recherches sur l'humour algérien. Donc, cette halte est le fruit de ses recherches, ô combien intéressantes. Une Américaine évoquant l'humour algérien ! Et ce n'est pas une blague. Mlle Elizabeth M Perego, d'une manière didactique, chronologique et pédagogique dispensera un cours magistral, il faut le dire, portant sur l'humour typiquement algérien. Aussi a-t-elle présenté l'humour algérien — de par, entre autres, l'usage de mots en dialecte arabe qu'elle maîtrise à merveille, un recours métalinguistique — dans toute sa diversité, richesse, densité et autre créativité. «L'humour algérien post-indépendance est un humour national (monopolisé par l'Etat : radio, TV, édition,journaux) ayant contribué à l'émergence de l'algérianité, et ce, à travers ses référents politique, culturel, sociétal… Une identité… Un moyen de créer et renforcer des les groupes sociaux… Un sentiment d'appartenance à une société, une communauté… C'est l'émergence d'une conscience algérienne, comme dans les années 70' et 80' avec les journaux satiriques, la bande dessinée… C'est l'âge d'or de l'humour politique algérien…», indiquera-t-elle. Mlle Elizabeth M Perego effectuera un flash-back dans l'histoire de l'humour algérien comme celui anti-colonial avec Rachid Ksentini, Rouiched, Sid Ali Fernandel, Mahieddine Bachtarzi, Mohamed Touri à travers l'expression théâtrale. Blague à part… entière Puis, l'avènement de la bande dessinée avec Slim s'inspirant des frustrations, souffrances, joies et peines, les problèmes quotidiens, la condition féminine dans la société… Et ce, incarné par la BD Zid Ya Bouzid. Et «l'aphorisme» du célèbre dessinateur de presse français, Georges Wolinski est éloquent : «Si vous voulez connaître l'Algérie, lisez les albums de Slim.» Ainsi Dhawahir d'Ahmed Haroun dans les années 1980, Les histoires extra et ordinaires du cimetier-Monde de Abderrahmane Lounès et Rachid Maraï. Abordant le volet du cinéma, la conférencière reviendra sur les célèbres comédies comme Les vacances de l'inspecteur Tahar ou encore Taxi Makhfi. Ainsi que le théâtre post-indépendance avec la pièce Hassan Terro (adapté au cinéma aussi). Et puis, le stand-up de Mohamed Fellag. Une autre forme d'humour, par excellence, demeure et reste la blague. Surtout ayant brocardé les différents présidents algériens tels que Houari Boumediene et surtout Chadli Bendjedid avec un foisonnement de blagues hilarantes. Et une extension des blagues sur les Mascaréens. Une communication qui, on l'espère, aboutira à la publication d'un ouvrage. Pour rappel, le Centre d'études diocésain Les Glycines est une institution d'études et de recherche relevant de l'Eglise catholique et consacrée à l'étude de l'histoire de l'Algérie et de son patrimoine culturel, linguistique et religieux, ainsi qu'à la promotion du dialogue des cultures et des religions.