La foêt s'etend sur 35000 ha entre Souk Ahras, El Tarf, Guelma et une partie du terrritoir tunisien. Lontrairement aux idées préconçues, la forêt de Beni Salah dans la wilaya de Guelma n'a jamais été classée au sens de la législation en vigueur sur la biodiversité et les aires protégées. A cette situation, la direction de l'environnement de la wilaya de Guelma, prépare depuis quelques semaines un dossier pour le classement en aire protégée de la réserve naturelle de Beni Salah. Dans la matinée d'hier, le voile est tombé sur ce dossier dont un bureau d'études agrée par l'Etat en a présenté la première phase en présence des autorités locales et élus. Et pourtant, elle est appelée à tort ou à raison «Réserve naturel de Béni Salah». A raison puisque cette «réserve» de 2200 hectares fait parti intégrante de l'une des plus belles forêts nord-africaine : la forêt domaniale de Beni Salah s'étend sur quelques 35.000 hectares sur les wilayas de Souk Ahras, El Tarf, Guelma et chevauche même le territoire tunisien. Mais encore en plus de son impressionnante couverture végétale, il y a la faune qui l'a caractérise par le cerf de Barbarie, dernier représentant des cervidés africains, espèce menacée du fait du braconnage et de la réduction de son biotope et autres mammifères, reptiles et batraciens. «Nous avons confié cette étude au bureau TAD Consult pour un montant de 10 millions de dinars. L'étude comprend cinq phases : étude générale de l'aire, délimitation de l'aire, contraintes et menaces, plan d'aménagement et gestion de l'aire et enfin le dossier d'appel d'offres pour l'aménagement de l'aire protégée», nous déclare Saber Khalfallah, directeur de l'environnement de la wilaya de Guelma. 18% des espèces rares et endémiques En effet, lors de la présentation d'hier, l'ensemble des indicateurs d'une menace réelle sur la faune et la flore de la réserve naturelle de Beni Salah ont été mis en exergue par le rapporteur. D'abord, la réglementation spécifique, en l'occurrence le décret n°83-509 du 20 Aout 1983 relatif aux espèces non domestiques protégées, notamment en son article 03 concernant le cerf de barbarie. Et ensuite, la loi n° 91-20 du 2 décembre 1991 modifiant et complétant la loi n° 84-12 du 23 juin 1984 portant régime général des forêts et leurs classification et principalement la loi 11-02 du 17 février 2011, relative aux aires protégées dans le cadre du développement durable. Pour le rapporteur, le cadre s'applique à la réserve de Beni Salah. Et pour preuve, le nombre d'espèces floristiques inventoriées s'élève à 229, se répartissant entre 56 familles et 173 genres. «18 % des espèces sont rares et endémiques», dira l'orateur et d'ajouter : «Ce taux est très intéressant, comparativement au taux d'endémisme national évalué à 12,30 %. Cette flore endémique comporte essentiellement des espèces endémiques nationales, Algéro-Tunisiennes et Nord-Africaines». Le même constat est fait pour la faune. Dans ce contexte le rapporteur de l'étude avance que le : «Cerf de Barbarie, le Chat sauvage, le Porc-épic, la Genette, la Hyène rayée, la Loutre, la Belette de Numidie et la Mangouste, qui existent en nombre restreint à Béni Salah, sont des espèces protégées par la loi». Dans cette optique, un comptage au brame révèle l'existence d'une centaine de spécimens de Cerf de Barbarie dans cette forêt, conforte le directeur des forêts de la wilaya. Notons enfin, que la «réserve» naturelle de Beni Salah à Guelma n'en est pas à sa première tentative de protection, puisqu'elle a connu une autre, en 1972 avec une coopération canadienne sur l'aménagement cynégétique et une autre étude et réalisation d'aménagement entre 1977 et 1978 de la forêt de Beni Salah réalisée par le BET CICAB d'Annaba. En plus d'un projet d'aménagement intégré du massif des Beni Salah en mars 1992. Quoi qu'il en soit, cette réserve est aujourd'hui abandonnée à son triste sort et les incendies volontaires, le braconnage et le pacquage illicite sont légion.