L'entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) a transporté au mois de juillet sur le réseau France et Espagne 93966 passagers et 22408 véhicules. 50784 passagers ont transité par le réseau France et 43182 ont voyagé par le réseau Espagne. Quant aux véhicules, ils se répartissent comme suit : 12837 (réseau France) et 9571 (réseau Espagne). L'entreprise précise que les bateaux ont effectué au total 149 traversées. Par rapport à l'année dernière, il a été enregistré une « légère baisse » de moins 2399 passagers et moins 1661 voitures. Il faut dire que cette saison, les capacités mises en place par les compagnies (ENTMV, CNAN Maghreb Lines, SNCM et Transmediterranea) sont plus importantes. La direction de l'ENTMV craint cependant « les concentrations habituelles », période qui s'étale du 25 août au 4 septembre. Les voyageurs viennent en règle générale en masse sans réservation ou munis d'une réservation d'un autre jour et veulent s'imposer et être embarqués à la place des autres. Cette situation engendre le désordre, l'agitation, le vacarme et fausse les calculs. Pour éviter cela, une campagne sera lancée prochainement pour demander aux voyageurs de respecter les réservations. L'ENTMV a été souvent appelée à la rescousse dans le cadre du service public et d'intérêt général pour transporter des passagers bloqués au port de Marseille. Ce fut le cas en début de saison estivale, lorsqu'il a été procédé à l'annulation des rotations de l'île de Beauté (SNCM) prévues du 30 juin au 2 juillet et du 2 juillet au 4 juillet. Les passagers ont été répartis sur les navires de l'ENTMV. Plus récemment, le Corse qui devait ramener des passagers le 8 août de Marseille vers Alger (11h30) a annulé sa rotation à cause d'une avarie. Ils ont été transportés, selon nos sources, hier à bord du Tariq Ibn Ziyad (départ à 15h00). Il faut préciser que les trajets commencent souvent bien avant l'arrivée à Marseille, les voyageurs viennent des quatre coins de la France, voire d'Europe. Il y a les fatalistes qui attendent patiemment et les nerveux qui s'égosillent sans rien changer... Si le trafic de la SNCM vers l'Algérie progresse légèrement (+ 5%), la compagnie française est perturbée souvent par des grèves fréquentes. Elle veut améliorer ses performances sur un marché plein de promesses. Après des années difficiles, la SNCM prend un nouveau départ. La compagnie maritime a été privatisée à la fin du mois de mai 2006. Les principaux actionnaires sont Veolia Transport et Butler Capital Partners. L'Etat français a conservé 25% du capital, sous le contrôle de la Commission européenne. Du côté de la gare maritime d'Alger, l'effervescence est à son comble. Dans ce lieu transitent 400 000 voyageurs environ par an (entrées et sorties) dont la plupart sont des résidents à l'étranger, notamment en France. 70% de ces mouvements sont effectués pratiquement en juillet, août et début septembre. Cette gare est la plus importante d'Algérie. Les voyageurs transitent dans des conditions acceptables. Il y a deux ans, elle a été complètement rénovée. Les passagers ne sont plus exposés au soleil. Un hangar de 5000 m2 bien aéré permet l'attente de pré-embarquement pour 400 véhicules et le circuit a une capacité globale de 700 véhicules. La totalité des auto-passagers effectuent les formalités administratives ou policières pour l'embarquement à l'ombre. L'évolution du nombre de passagers obéit à deux paramètres : stratégie des transporteurs maritimes en matière de tarifs et de prestations de service et le développement du tourisme en Algérie. Les formalités sont simplifiées pour permettre une meilleure fluidité. Le transport maritime est un secteur hautement concurrentiel. Les quatre compagnies qui opèrent sur le marché algérien ont une capacité de 722 000 passagers. Ce trafic est généré par la forte population émigrée (France) ou dans le cadre du transit ou des activités commerciales ou touristiques (Espagne). Algérie Ferries a modifié de façon importante son offre depuis 2005 en prenant livraison de deux navires neufs qui sont venus remplacer les anciens ferries de plus petite capacité et de vitesse plus lente.