La saison estivale bat son plein sur la côte ouest algéroise. Les plages sont envahies de monde, en particulier le week-end, quand les vacanciers viennent faire une escapade et échapper à la fournaise des villes. Dans cette ambiance d'évasion, certains hôteliers ont relevé que le taux de fréquentation global des chambres accuse une légère baisse en ce mois d'août par rapport aux années précédentes. Cette situation est due à plusieurs facteurs, notamment les tarifs préférentielles proposés par des agences de voyages sur la Tunisie et la Grèce en plus du package (avion + hôtel). Ces formules sont avantageuses aux cadres moyens, qui étaient jadis la principale clientèle des hôtels balnéaires. Les gérants d'hôtel n'ont pas atteint les prévisions prévues malgré la revue à la baisse des prix. La direction de l'hôtel El Riadh de Sidi Fredj l'estime entre « 50 et 60% ». Il semble que les émigrés ne sont pas venus en grand nombre cette année mais il y a beaucoup de familles. Pour rester dans la course et garder ses parts de marché dans ce secteur, cet établissement a misé sur la plage, la piscine et la restauration. En effet, les aoûtiens ne boudent pas leur plaisir. Ils mangent des pizzas et des grillades au restaurant Gastronomique ou à l'Oriental Dzira. Il est servi jusqu'à 300 couverts par jour. La salle de conférences polyvalente abrite des cérémonies de mariage. Des couples enterrent leur célibat et se passent la bague au doigt dans un décor festif. Construit à la limite de la plage, l'hôtel s'étale sur plusieurs niveaux le long de galeries s'ouvrant sur les jardins. Trois types de rabais Contacté, Tlili Méziane, DG par intérim de l'EGT Sidi Fredj, se veut plutôt rassurant. « Globalement, la saison estivale ne débute réellement que le 15 juillet après les résultats du bac et le début des congés annuels. Cette année, il y a eu aussi un événement planétaire qui a retardé les vacances, à savoir la Coupe du monde de football. Ceci dit, les chiffres d'affaires réalisés par nos différentes unités sont les mêmes que l'année dernière. Azur Plage est à 100% du taux d'occupation ainsi que El Manar. El Riadh est à 90% », souligne-t-il. Il faut préciser néanmoins que c'est Sonatrach qui a sauvé la mise en réservant à Azur Plage et El Manar. En effet, les clients sont composés essentiellement de familles des travailleurs du puissant groupe pétrolier. A l'hôtel Sables d'or (Zéralda), la direction nous informe que le taux d'occupation est de 91%. Malgré les trois types de rabais : 10% pour une semaine, 15% pour deux semaines et 20% pour trois semaines, il y a encore une dizaine de chambres vacantes. Une chambre double en demi-pension est facturée à 6246 DA/jour et une chambre single sans pension est facturée à 4500 DA/jour, un tarif qui reste cher au regard du pouvoir d'achat de la majorité des Algériens. Les budgets des vacanciers ne sont plus ce qu'ils étaient. Les Algériens partent moins longtemps et dépensent moins. Mais pour l'administration de cet hôtel, les prix n'expliquent pas tout. Un autre argument est mis en avant : les réservations non honorées. Les habitants du sud du pays par exemple réservent à la veille de l'été sans verser des arrhes et ne confirment pas les réservations. Dans ce cas, la direction se trouve face à un dilemme : annuler la commande ou la maintenir malgré l'incertitude... Pour pallier cela, les responsables de cet hôtel fondent de grands espoirs sur la semaine culturelle de l'Ahaggar qui débute le 16 août. Sous une tente sera exposé un pan du patrimoine de cette région du pays. Gilbert-Antoine Jabre, fraîchement installé dans ses fonctions de directeur général de l'hôtel Safir Mazafran, nous affirme que « le taux d'occupation actuel ne dépasse pas les 45 %». A ses yeux, cette tendance est due « au contexte international, à la crise économique, au niveau extrêmement élevé des cours de pétrole que les compagnies aériennes répercutent sur leurs billets et la cherté des billets de la compagnie Air Algérie. Un Paris-Alger-Paris coûte aux environs de 712 dollars, on peut aller en Egypte avec un tarif moins cher. Les hôteliers ne pourront rien faire sans l'aide du secteur aérien ».