- Peut-on quantifier le nombre de cas d'actes antimusulmans ? Quand on a arrêté les chiffres lundi soir, on était à 55 cas. Il y en a eu d'autres depuis. Ces chiffres concernent la France, hors Paris et région parisienne, dont les éléments n'ont pas été comptabilisés car on ne les connaît pas encore exactement. Je suis en contact avec les autorités, dont les parquets, pour fixer le nombre précis. De plus, des personnes qui ont reçu des courriers insultants n'ont pas souhaité porter plainte car elles considèrent que cela ne sert absolument à rien. Là, je pense par expérience, après les communications que j'ai eues avec les personnes, qu'on peut estimer un total de 65 à 70 cas. - Quel est l'acte le plus grave recensé ? C'est le jet de grenades et les tirs à balles réelles sur des façades, heureusement que ce n'était pas à une heure de prière. Avec des fidèles, cela aurait pu tourner autrement. - Il y a aussi eu des incendies… Oui, aujourd'hui encore (mardi matin, ndlr) on a voulu brûler une voiture à côté d'une mosquée turque, à Châteauneuf-sur-Loire, mais les fidèles sont sortis pour l'éteindre. Sinon la mosquée aurait été atteinte. - Les mesures de sécurité annoncées par le ministère de l'Intérieur et le Premier ministre suffiront-elles ? Je ne sais pas. Il y a aussi ce qui se passe sur les réseaux sociaux, des menaces de meurtre des dirigeants de l'islam et pour incendier des mosquées. - Que dites-vous aux musulmans par rapport à cela ? De ne pas avoir peur, de rester calme, de ne pas répondre aux provocations. Il est vrai que c'est très difficile de garder son sang-froid… - Sentez-vous une certaine fébrilité dans la communauté ? Oui, on la sent, on la sent vraiment. Des gens nous disent que le regard des autres a changé dans les transports en commun, que les gens les regardent avec suspicion.