Deux têtes de porcs ont été découvertes mercredi devant la mosquée de Montauban (Tarn-et-Garonne), une profanation qui a soulevé l'indignation de la communauté musulmane en plein ramadhan, a indiqué la mairie de cette municipalité qui a dénoncé "un acte odieux et blasphématoire". Dans un communiqué la mairie a condamné "fermement cet acte odieux et blasphématoire à l'endroit de la communauté musulmane, en pleine période de ramadhan de surcroît". Elle a souhaité que la police et la justice fassent la lumière sur cette affaire "le plus rapidement possible". "C'est indigne. S'attaquer à la religion... Je ne sais pas ce qui se passe, les gens perdent la tête, surtout pendant le ramadhan, alors qu'on prône le dialogue entre les religions", a déclaré de son côté l'imam de la mosquée, Haji Mohamed, président régional du Rassemblement des musulmans de France. Ce genre de profanation est une première dans le département, a indiqué Abdallah Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie. Mais la région a déjà connu des cas similaires, notamment à Castres en 2009 où des pieds de cochon avaient été accrochés au portail de la mosquée, a-t-il rappelé. C'est le premier acte du genre dans cette municipalité, a déclaré Abdallah Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie. Mais ce n'est en revanche pas une première en France, a-t-il dit, citant des précédents à Castres (des pieds de porcs accrochés au portail de la mosquée en 2009) ou à Reims. L'observatoire qu'il dirige a constaté une hausse de près de 15% des actes islamophobes au cours du premier semestre. "Mais pendant le mois sacré de ramadhan, c'est inqualifiable, c'est de la provocation raciste", a-t-il ajouté. L'observatoire a également dénombré 17 actes islamophobes (violences, attentats, vandalisme..) au premier semestre 2012, au lieu de 11 en 2011, soit une augmentation de 54,54%. Les menaces en tout genre ont augmenté de 6,89%, ce qui représente une augmentation totale de 14,49% des actes antimusulmans, a-t-il souligné. "L'année 2012, confirme la tendance à l'augmentation relevée en 2011 et renforcée par différentes controverses politiques, sur le voile, la viande halal ou l'identité nationale, débats qui ont libéré la parole des extrémistes", dit l'observatoire. Encore les chiffres sont-ils "au-dessous de la réalité, car nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte, considérant à tort ou à raison qu'il n'y aura pas d'aboutissement", a-t-il noté.
