La famille d'un ressortissant algérien détenu dans les prisons irakiennes a exprimé son inquiétude quant à l'exécution imminente de celui-ci, rapporte la Ligue algérienne de la défense des droits de l'homme (LADDH). Il a été condamné à la peine capitale par un tribunal irakien, «au cours d'un procès qui s'est déroulé dans l'iniquité et en total mépris du droit pénal irakien», estime la LADDH. En outre, face au chaos sécuritaire et à la crise institutionnelle que vit l'Irak depuis l'été dernier, deux organes des Nations unies, l'un s'occupant de l'assistance à l'Irak et l'autre des droits de l'homme, ont fait part de leurs «préoccupations concernant les failles du système judicaire irakien» qui ne présenterait pas les garanties processuelles de la tenue d'un tel procès. Les rapports onusiens interpellent les autorités irakiennes sur «les fautes graves et irréversibles» que revêtirait une mise à mort après un jugement hâtif des tribunaux irakiens sur «la vie de personnes innocentes». La LADDH fustige, par ailleurs, «l'inertie de la diplomatie algérienne» et de ses efforts jugés «insuffisants» pour régler la question des Algériens détenus dans les prisons irakiennes qui vivent dans des conditions de vies difficiles et dont certains ont même subi des tortures. Pourtant, dans une déclaration relayée par l'agence APS, Abdelaziz Benali Cherif, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a affirmé que «le dossier de libération des ressortissants algériens détenus en Irak constitue une priorité pour la diplomatie algérienne». Des discussions auraient même été engagées entre Alger et Baghdad afin de trouver un accord pour la libération et le rapatriement de la dizaine d'Algériens détenus dans les prisons irakiennes, sans pour autant que celles-ci n'aboutissent à un résultat tangible. En attendant, les Algériens détenus en Irak se trouvent dans l'impasse. La communication avec les familles se fait de plus en plus rare, la justice irakienne, elle, ne donne d'informations sur les jugements qu'elle rend contre des ressortissants étrangers, qu'au compte-gouttes. Autant d'éléments qui font craindre que vienne s'ajouter un second homme à la liste des Algériens victimes de la peine capitale en Irak, le premier ayant été exécuté par le gouvernement irakien en octobre 2012.