La libération des ressortissants algériens détenus en Irak, constitue une «priorité» pour la diplomatie algérienne et figure «en bonne place» à l'ordre du jour des discussions algéro-irakiennes à «différents niveaux», a affirmé hier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Interrogé par l'APS au sujet des détenus algériens en Irak, M. Abdelaziz Benali Cherif a indiqué que les allégations selon lesquelles les autorités algériennes «tournent le dos et sont inertes devant la situation de ces ressortissants», sont «dénuées de tout fondement et je les démens d'une façon catégorique et les considère comme injustes et inutilement alarmistes», a précisé le porte-parole, soulignant que «grâce aux efforts constants auprès des autorités irakiennes, quatre des onze détenus ont été libérés, les deux derniers l'ont été à l'occasion de la visite du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à Baghdad, en janvier 2014, et sont rentrés avec lui en Algérie». «Les démarches se poursuivent avec la même détermination pour la libération rapide des détenus restants. L'ambassadeur d'Algérie à Baghdad et des personnalités gouvernementales et diplomatiques irakiennes travaillent patiemment à rendre possible le retour en Algérie des ressortissants en question, en frayant à cette solution un chemin dans la situation juridique complexe qui est la leur, en raison notamment des peines prononcées pour des chefs d'accusation liés ou assimilés au terrorisme», a ajouté la même source. «Les efforts diplomatiques, toujours en cours, nécessitant pour ce type d'affaires délicates la discrétion et la persévérance, pour des remises de peine ou une grâce présidentielle, sont entrepris dans le cadre du respect de la souveraineté de l'Irak et de la fraternité algéro-irakienne», a-t-il conclu. Ces déclarations surviennent suite au rapport établi le 7 décembre par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) qui a interpellé les autorités afin d'intervenir auprès du pouvoir irakien au sujet des détenus algériens. Le rapport intitulé «La diplomatie algérienne a échoué à récupérer les détenus algériens en Irak», explique que les familles des détenus «ont à plusieurs reprises et depuis plus de neuf ans demandé, en vain, l'intervention personnelle du président de la République». Selon la Ligue, huit Algériens sont encore détenus dans ce pays dont la majorité est accusée «d'avoir franchi illégalement la frontière irakienne». Dans son rapport, la Laddh revient aussi sur les conditions de détention des ressortissants algériens. «Plusieurs détenus algériens sont morts en détention, apparemment des suites de tortures», affirme-t-elle en évoquant «des coups portés avec des câbles et des tuyaux, l'administration de chocs électriques sur des parties sensibles du corps, asphyxie et menace de viol». «Ces pratiques visent souvent à l'obtention d'aveux, qui demeurent la preuve privilégiée par la justice irakienne ou d'autres mauvais traitements commis par des interrogateurs ou des gardiens de prison irakiens», ajoute-t-elle. La Laddh dénonce, également, le «manque d'assistance juridique et de service médical régulier». R. C.