La sonnette d'alarme a été tirée à maintes reprises sur la hausse vertigineuse de la demande interne d'énergie. Les indicateurs sont en effet loin d'être rassurants. Si le bilan du ministère de l'Energie pour 2014 n'est pas encore connu, celui de 2013 montre une augmentation sensible de la consommation d'électricité et du gaz. Ainsi, globalement, la consommation nationale d'énergie (y compris les pertes) s'est accrue de 5,4%. Elle est passée de 50,6 Mtep (millions de tonnes équivalent-pétrole) en 2012 à 53,3 Mtep en 2013 (pour 39 millions d'habitants). Elle était de l'ordre de 17M tep en 2005 (pour 32, 9 millions d'habitants) selon un bilan de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'énergie (APRUE). Elle a ainsi été multipliée par trois en l'espace de huit ans. Entre 2000 et 2005, cette consommation avait enregistré un taux de croissance moyen annuel de l'ordre de 5,68%.L'intensité énergétique a atteint 0.357 tonne équivalent- pétrole pour 1000 dollars de PIB, soit deux fois plus que dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Ainsi l'économie nationale consomme le double d'énergie pour créer la même unité de valeur ajoutée. Par secteur d'activité, on note une prépondérance de celui des «ménages et autres» dont la part est passée de 41% à 43% en 2013. Ce qui fait que beaucoup reste à faire pour sensibiliser les ménages à réduire leur consommation en énergie. Une sensibilisation qui devrait s'étaler sur toute l'année et non pas seulement durant les périodes ou l'on enregistre une forte demande comme c'est le cas actuellement pendant les grandes chaleurs. Si la situation ne change pas, la facture énergétique poursuivra son ascension. Cette dernière s'est d'ailleurs élevée à près de 40 milliards (mds) de dollars en 2013. Un montant appelé à doubler à l'horizon 2030, selon les prévisions. Le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, n'a pas manqué de le souligner : «En 2030, avec le taux de croissance enregistré ces dernières années, nous allons plus que doubler notre consommation», a-t-il mis en garde. Ainsi, le prix de la facture énergétique de l'Algérie pourrait même atteindre 80 mds de dollars en 2030. La demande en énergie prévue à cette date pourrait avoisiner les 100 Mtep. Une intensité qui reflète, selon les experts, le degré de dépendance de l'économie nationale au facteur énergie.