Il y a plus d'un siècle, le 10 décembre 1906, est décédé, à Blida, le dernier roi du Dahomey du XVIII (actuellement Bénin), le roi Behanzin Kondo, dans sa résidence surveillée du vieux quartier de Douirette. Le président béninois, Thomas Boni Yayi, en visite d'Etat en Algérie, à l'invitation du président Abdelaziz Bouteflika, a visité, mardi matin, cette ancienne demeure qui reste le dernier témoin matériel du passage de cette personnalité historique africaine, exilée en Algérie par la France coloniale. C'est en effet dans cette demeure qu'il fut assigné à résidence par les autorités coloniales françaises de l'époque, qui l'avaient exilé en Algérie, après une première déportation en Martinique, où il décéda en 1906. Sa dépouille a retrouvé le sol de ses ancêtres en 1928. La demeure, qui se devine encore de nos jours derrière de hautes murailles et des portes voûtées, est bâtie dans un parc d'environ 1,5 ha planté de toutes sortes d'arbres, dont des pins d'Alep, des figuiers de Barbarie, des palmiers et des vignes… Plusieurs délégations officielles béninoises rendent régulièrement visite à cette résidence. La dernière visite en date a été effectuée par un membre de sa famille en 2009, à l'occasion du Festival panafricain d'Alger, qui avait vu une participation record de pays africains. Ces délégations ont été particulièrement attirées, au même titre que la délégation des journalistes béninois, chargée de la couverture de l'événement, par une exposition de photos montrant le dernier roi du Dahomey avec sa famille, dans sa résidence de Douirette. Le roi Béhanzin Kondo, né en 1844, est le 11e roi de l'ex-Dahomey. Il fut couronné en 1890, après la mort de son père, le roi Da-Da Glélé Kini-Kini, en 1889. Durant son règne (1890 -1894), il mena une lutte farouche contre le corps expéditionnaire français, avant de signer sa reddition le 15 janvier 1894, après une lutte inégale de quatre années. Il fut déporté en Martinique, où il fut assigné à résidence au fort Tartonson en mars 1894, avant d'être transféré vers Blida, où il mourut le 10 décembre 1906. Dans son pays, il jouissait d'une grande popularité auprès de ses concitoyens qui le surnommaient le «maître du monde».