La distribution du lait en sachets qui demeure perturbée à Béjaïa-ville depuis presque une année persiste et fait allonger les files devant les épiceries. Le marché du lait pasteurisé connaît des perturbations qui durent depuis de longs mois à Béjaïa sans que les pouvoirs publics n'aient pu remédier à la situation. La tension sur ce produit de large consommation persiste et se traduit par de longues files humaines qui se forment encore à ce jour devant des épiceries de la ville de Béjaïa. Le directeur du commerce de la wilaya (DCW), Amer Yahia Mourad, considère que ce fait est limité dans l'espace et ne concerne que quelques endroits sans d'autres et pointe du doigt les cafetiers qui s'approvisionnent en ce produit subventionné par l'Etat et qui est destiné exclusivement pour les ménages. Pour le DCW, cette tension ne saurait être expliquée par une baisse de la production locale en lait en sachets. Six laiteries sont en activité dans la wilaya de Béjaïa (Amizour, El Kseur, Akbou, Tazmalt,…) dont chacune dispose de son propre réseau de distributeurs. Elles produisent un total de 240 000 litres par jour, ce qui couvrirait largement les besoins des ménages de la wilaya. Seulement, la production des six laiteries profite aussi aux wilayas limitrophes. 70 000 litres vont à Jijel. Ramdy, par exemple, destine 20 000 litres par jour à la wilaya de Bouira. La laiterie étatique d'Amizour, qui dispose de 56 distributeurs, couvre aussi la partie ouest de Jijel. En revanche, Béjaïa reçoit des apports de lait de Sétif. La carte de distribution répond à des conventions signées avec l'Onil qui a la charge aussi de distribuer aux laiteries du pays la poudre de lait importée. Lors de précédentes crises, on a reproché à cet office d'avoir réduit les quotas distribués. À Béjaïa-ville, la tension est telle que le lait en sachet est parfois rationné, les vendeurs limitant le nombre de sachets par personne. D'autres, le vendent sous le manteau. D'autres encore pratiquent la vente concomitante, forçant le client à acheter aussi le sachet du lait de vache, qui n'a pas la cote parce que plus cher et a parfois l'odeur de bouse. Pour se défendre, des commerçants expliquent avoir été contraints eux aussi à accepter un quota de lait de vache. Des pratiques pourtant interdites par la loi. «Des fois, le lait n'arrive même pas, des distributeurs préfèrent le vendre à deux pas de la laiterie» révèle un commerçant. «Je ne dis pas qu'il n'y a pas de spéculation. Nous avons fait des PV» répond Amer Yahia Mourad. La DCW a verbalisé une laiterie et mis d'autres sous contrôle pour diverses raisons. Les pères de familles, eux, continuent à stresser dans les filles humaines qui se renouvellent quotidiennement à Béjaïa-ville. Une perturbation à laquelle s'ajoute celle des carburants qui persiste depuis prés d'une semaine. K. M.