L'offre quotidienne de lait subventionné ne répond plus aux besoins exprimés à Béjaïa. La wilaya connaît en ce moment une pénurie de ce produit de large consommation. A travers l'ensemble des localités, les citoyens relèvent un net recul des quantités distribuées aux commerces. Les détaillants, qui font face aux files de clients mécontents, prétextent une restriction inexpliquée de leurs quotas journaliers. Il est aussi vrai que, par ces temps de grand froid, la consommation des laitages s'accroît habituellement. Cette attitude rajoute sans doute à la tension. Dans un premier temps, on avait vaguement parlé d'un problème d'approvisionnement des unités de transformation de la région en poudre de lait. Explication vite infirmée par les industriels concernés, qui reconnaissent que leurs usines sont régulièrement alimentées en matière première. Soulignons à ce propos que les autorités concernées (direction du commerce, Office interprofessionnel du lait…) ne jugent pas encore nécessaire de communiquer pour éclairer la lanterne des consommateurs et des commerçants. D'autre part, des voix insistantes parlent d'une panne dans le système d'alimentation en eau potable de la laiterie d'Amizour. Cette unité, appartenant au groupe public Giplait, produit exclusivement du lait en sachet subventionné, et sa part de marché sur ce segment précis est très importante. Effectivement, un éventuel problème à ce niveau se traduirait immédiatement par une tension sensible sur le marché. Malgré toutes nos tentatives, nous n'avons pas réussi à joindre les responsables de cette laiterie pour nous enquérir directement sur cette question. Quoi qu'il en soit, les consommateurs et les commerçants dénoncent une réduction de l'offre. Pour ne pas faire de mécontents, les vendeurs s'ingénient à rationner en ne concédant qu'un ou deux sachets à chaque demandeur. Tout le monde dénonce cependant la mauvaise gestion de ce dossier du lait subventionné. La filière fait face périodiquement à divers dysfonctionnements qui pénalisent énormément les consommateurs à faibles revenus. L'an dernier, une grève des distributeurs du lait en sachet avait complètement perturbé le marché local durant plus de 20 jours. Epinglés par la direction du commerce pour défaut de facturation, ces distributeurs privés, affiliés à l'Ugcaa, ont débrayé pour s'affranchir de cette exigence. Avec l'absence de facturation justifiant la destination finale de sa cargaison, un distributeur indélicat peut aisément détourner, en partie ou en totalité, son chargement. Voilà en gros une situation qui reste à éclaircir par les acteurs concernés. En plus d'un contrôle resserré de l'écoulement du lait subventionné, il est recommandé à l'Onil de revoir à la hausse les quotas destinés aux laiteries de Béjaïa afin d'accompagner l'accroissement naturel de la demande.