Outre le marché de Aïn Benian qui ne dispose pas de normes de sécurité, la plupart des souks de la capitale en sont également dépourvus. Un incendie s'est déclaré vendredi dernier au marché communal du 8 Mai 1945 à Aïn Benian, dont une grande partie a été dévastée par les flammes. Les services de la Protection civile sont intervenus pour circonscrire le feu, qui a été provoqué par un court-circuit. Les flammes ont détruit une dizaine d'étals. Quelle que soit l'origine de ce sinistre, il convient de signaler l'absence totale de normes de sécurité dans cette structure commerciale qui, en pareille circonstance, auraient été salvatrices. Cette situation n'est cependant pas propre à ce marché, l'absence d'un dispositif de sécurité prévaut dans la majorité des mêmes structures de la capitale. A Réghaïa, un incendie s'est déclaré l'année dernière dans un marché semblable à celui de Aïn Benian. Les flammes y avaient dévasté une dizaine d'étals également. En réalité, ces lieux de vente sont des baraques et des mansardes de fortune faites de tôle ondulée et de carton. A l'intérieur de ces structures, les allées sont étroites et forment un labyrinthe qui ne permet la sortie que par deux portillons. Les issues de secours et les portes de sortie font cruellement défaut. D'après un élu de l'APC, «après cet incendie, l'APC a obligé les marchands à installer des compteurs électriques pour éviter les courts-circuits et des extincteurs qui peuvent être utilisés en cas de nécessité». Toutefois, ces mesures ne peuvent pas à elles seules endiguer le risque qui est désormais permanent. «Nous avons demandé à la wilaya la réalisation d'un marché à étages à la place de l'actuel. Nous attendons toujours la concrétisation du projet», poursuit-il. En attendant que le projet voit le jour, les commerçants et les clients de ce marché tentaculaire courent un grand risque en cas d'incendie. Outre celui qui se trouve à proximité de la gare de Réghaïa, un autre a été installé en plein centre-ville, dans une ruelle qui fait jonction entre l'artère principale du chef-lieu et la cité Segna. Cette ruelle a été complètement fermée par les étals des marchands. A l'intérieur, aucune issue ne permet aux clients et aux marchands de s'échapper en cas d'embrasement. Le même constat est à déplorer également à Rouiba, où un marché se trouvant au centre-ville, appelé communément la Braderie, présente tous les signes avant-coureurs d'une catastrophe, car il ne compte que quatre sorties. En cas d'incendie, il serait pratiquement impossible d'évacuer les personnes. Signalons que ce dernier a été fermé par les services de l'APC durant quelque temps. Néanmoins, la pression exercée par les exploitants a fini par avoir raison, et il a été en fin de compte rouvert. Hormis quelques extincteurs qui sont accrochés aux entrées, aucune autre disposition de sécurité n'a été prévue. Les pouvoirs publics sont appelés à faire leur travail en matière d'application des normes de sécurité dans les structures commerciales. En l'absence de ces dernières, d'autres incidents peuvent certainement se produire.