Afin d'améliorer sa capacité de stockage et son autonomie, Naftal a récupéré un ancien bac de Sonatrach, d'une capacité de 12000 m3, pour l'aménager. Malgré l'amélioration des conditions météorologiques cette dernière semaine, la population de la wilaya de Béjaïa endure toujours une perturbation dans l'approvisionnement en carburant. Les 66 stations services Naftal que compte la wilaya ne désemplissent pas. Ainsi, le motif des intempéries et les bateaux consignés dans les ports tombe à l'eau. Des gérants des stations interrogés déclarent que l'approvisionnement est rationné, ne recevant pas les volumes habituels de carburant et parfois on ne leur «sert pas tous les carburants». Hier encore, dans les stations visitées, les pistolets des volucompteurs sont suspendus sur les appareils de pompage, signe de la déche. «Nous n'avons que du sans plomb. Le gasoil et le super devraient arriver cette après-midi, mais il vaut mieux que vous fassiez un tour dans les autres stations», se désole un pompiste face à un automobiliste. Par ailleurs, le manque d'information et le refus du directeur de Naftal, District de Béjaïa, de communiquer avec la presse sur la situation, ne serait-ce que pour rassurer les citoyens, n'a fait que nourrir la polémique et accentuer la «psychose» collective qui pousse les automobilistes à prendre d'assaut les stations services, créant de l'anarchie. Ce dernier renvoie systématiquement les journalistes à sa direction centrale d'Alger. Résultat : longues files pour le carburant dans le but de se prémunir de la pénurie en ces temps de froid et de pluies. Omar Sebaa, directeur de l'Energie et des Mines (DEM), a expliqué cette perturbation par le seul comportement des consommateurs et des distributeurs-revendeurs. «Pour baisser un peu la pression sur Naftal, les distributeurs revendeurs qui sont une dizaine de professionnels ont été instruits d'aller s'approvisionner directement au niveau des raffineries de Skikda», déclare-t-il à El Watan. Pendant l'entrevue avec le DEM, une note émanant du wali, posée sur le bureau, mentionne une instruction pressante à l'endroit du directeur de l'entreprise portuaire de Béjaia (EPB), l'invitant à «accorder à l'avenir l'accostage, en priorité, aux navires pétroliers et gaziers transportant du carburant et du GPL». C'est dire qu'il n'y a pas que le comportement des consommateurs qui fait défaut, certains responsables, ne mesurant pas suffisamment la gravité de la situation, se tromperaient, parfois, de priorité. Un bateau chargé de 6000 mètres cubes (m³) de carburant est resté en rade depuis 4 heures du matin d'hier, lundi, et qui attend une place dans le port. «L'approvisionnement du dépôt de Naftal ne s'est pas arrêté depuis l'amélioration des conditions météorologiques. La capacité de ce dépôt est de 25 384 m³», a déclaré Omar Sebaa. Seulement, ces réserves ne profitent pas uniquement à Béjaïa. De nombreuses wilayas de l'est du pays s'y approvisionnent, la réserve étant un dépôt régional. Il a ajouté, en outre, que «demain (aujourd'hui, ndlr), un autre bateau d'une capacité de 30 000 m³ est programmé pour accoster au port de Béjaïa», avant de préciser qu'ainsi les capacités habituelles des réserves sont atteintes. Et d'insister : «Pour nous, avec les quantités reçues, les besoins de Béjaïa en matière de carburant, qui sont de 12500 m³, sont assurés. Une quantité qui doit régler ce problème». La perturbation persiste au niveau des stations, le consommateur se plaint encore de la rareté de cette énergie dont l'autonomie n'est garantie que pour 2 à 3 jours maximum. Qu'est ce qui est fait pour augmenter les capacités de stockage et parer à ces situations de pénurie ? A cette question, le directeur répond en révélant que Naftal cherchait, il y a deux années, une assiette de terrain pour implanter un nouveau dépôt de carburant, mais le projet s'est heurté au manque du foncier. Ce qui a conduit Naftal à se rabattre sur la récupération d'un vieux bac de la Sonatrach d'une capacité de 12000 m³, qui nécessite des aménagements pour y stocker du gasoil.