Inutile de revenir sur les conséquences de la prolifération des bidonvilles dans les quartiers de la périphérie de Souk Ahras sur la gestion du dossier du logement, et les innombrables situations litigieuses causées dans le foncier public. C'est surtout l'impact de ces fiefs de la criminalité qui est à l'ordre du jour ces derniers temps. Au POS 10 et lors d'une récente opération de relogement de 57 familles, des témoins oculaires, qui y avaient participé, ont reconnu l'existence d'au moins trois lieux de débauche. «On y organisait des opérations de troc de produits prohibés, on y gérait des maisons closes, on y vendait des psychotropes et plusieurs produits aux effets euphorisants», a déclaré un membre des participants à ladite opération. Une action similaire lancée par les pouvoirs publics, le mois dernier, à la cité Ibn Rochd, n'a fait que conforter le premier témoignage. Les 272 familles qui habitaient des baraques n'étaient pas toutes frappées de disette. On y a repéré au moins six constructions de fortune transformées en «base arrière» du trafic du carburant et autres transactions illégales. Les opposants à la démolition des baraques faisaient partie du réseau. «Nous avons, Dieu merci, un gîte après une souffrance qui aura durée plus de deux décennies (…) ceux qui ne veulent pas libérer les lieux et habiter les appartements fraichement attribués ne font pas partie des habitants de cette agglomération», a condamné Ali. B., un relogé. A Aïn Ouaâd Allah et Bendada, deux autres quartiers, on déplore souvent des agressions, des vols et d'autres graves délits de droit commun. Des groupes de marginaux sévissent non loin des constructions illicites où la promiscuité des lieux et les conditions de vie lamentables ont favorisé l'émergence de plusieurs bandes de malfaiteurs. Le plus vieux métier, le gros commerce de la drogue, les jeux de hasard y sont florissants. «Des dizaines de jeunes oisifs sont recrutés par ces groupes pour donner des renseignements fiables sur le mouvement quotidien des habitants de cette cité et assurer le guet lors des casses, et c'est en professionnels que nos voisins du bidonville agissent de jour comme de nuit», a ajouté Yahiadine Salem, un habitant de la cité Ain Ouaâdallah. Les nouvelles vagues des constructeurs de baraque concernent des espaces indiqués par des complices exerçant dans des structures officiels. «Le gain est assuré : d'abord le prix de la baraque qui avoisine actuellement les 300.000 DA (…) ceux initiés aux circuits qui mènent vers l'attribution gratuite et sans passer par la commission d'étude, d'un appartement (…)sinon c'est une location ou une vente à des souteneurs ou des femmes aux mœurs légères qui combleront l'effort fourni pour installer quelques briques et des tôles ondulées», a argué un élu de la commune de Souk Ahras. Une zone d'extension semi-urbaine située à quelques encablures de la cité Badji Mokhtar (route de H'nencha) et un espace forestier à mi-chemin de la commune de Souk Ahras et celle de Zaârouria en sont déjà affectés.