Des centaines de familles qui attendent désespérément le relogement prient chaque année pour que l'hiver soit clément. Les anciennes bâtisses de la ville de Souk Ahras ont été encore une fois affectées par les dernières averses qui se sont abattues les dernières 48 heures sur la région. A Bir Youcef, à Tagtagueya et dans plusieurs constructions qui remontent à l'ère coloniale, des façades déjà sclérosées ou effritées n'ont pu résister aux pluies diluviennes enregistrées ces dernières heures. Il en est quelques-unes qui ont connu des effondrements partiels et d'autres où les citoyens ont enregistré des infiltrations importantes. «Ces constructions vieilles de plus d'un siècle sont dans leur majorité dans la décrépitude et les quelques opérations de relogement lancées en 2006 ont atténué un tant soit peu du problème du vieux bâti qui menace ruine», a déclaré un citoyen bénéficiaire de ladite opération. Les centaines de familles qui attendent désespérément une nouvelle démarche du genre prient chaque année pour que l'hiver soit clément. Côté bidonvilles, notamment aux cités Bendada, Ahmed Loulou et Ibn Rochd, la crue a emporté pailles, bois et tôles ondulées. Un décor de catastrophe qui n'émeut que peu de gens puisque ces logis de fortune ne sont habités que la veille des attributions ou quelques heures avant le passage des commissions d'enquête. «Nous avons affaire à des baraques réoccupées pour la troisième fois après maintes opérations de relogement menées le long de la dernière décennie (…) ceci dit, nous nous engageons sans condition dans la politique de la résorption de l'habitat précaire quand il s'agit de vrais postulants qui habitent réellement les bidonvilles depuis des lustres et ils ne sont pas nombreux», a résume un élu local. Les affaissements récurrents au niveau de certains axes routiers, à savoir les routes reliant le chef-lieu de la wilaya aux communes de Aïn Zana et Ouled Driss, celui enregistré à quelques mètres de la faculté des lettres, à l'entrée principale de la ville, l'érosion du sol à Mechroha et Aïn Seynour, les détritus et les eaux stagnantes, et les embouteillages ont fait partie du lot des désagréments et autres misères vécus par la population locale. Il faut rappeler que les opérations d'accompagnement, à savoir, la plantation des arbres, l'entretien des ouvrages, la répression des tenants du marché du foncier et le respect des espaces de sécurité des routes de la part des municipalités, notamment celle de Mechroha, n'y sont pas de rigueur. Le passage des poids lourds de Ouenza et les constructions en milieu forestier achèvent le reste. Le réseau routier interne réhabilité au niveau des plus importantes artères, faut-il le reconnaître, n'en a pas pâti comme cela a été le cas antérieurement.