De l'argent, du temps et des énergies gaspillés pour rien ! Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, a annoncé que seulement 250 à 300 terroristes islamistes se sont rendus depuis l'entrée en vigueur de la soi-disant « charte pour la paix et la réconciliation », il y a de cela presque six mois. C'est un chiffre qui dépasse tout entendement. Voilà un pouvoir qui se met à genoux devant des bandes de criminels, qui leur offre le pardon, de l'argent, une régularisation de leur situation administrative, des rappels ! Il est arrivé que même des violeurs de femmes et des égorgeurs de bébés, comme Madani Mezrag et Saâda Benaïcha, assistent à des meetings du chef de l'Etat et que des walis trop zélés les fassent participer à n'importe quelle manifestation officielle. Les chefs terroristes ont été jusqu'à s'identifier au pouvoir, au point que l'un d'eux a osé attaquer en diffamation notre confrère El Khabar et sa plainte a été acceptée par la justice ! Et aucun de ces bandits n'a fait preuve du moindre repentir. Au contraire, ils continuent à prétendre, dans les colonnes de journaux complaisants, que leur combat est juste, et pour preuve, disent-ils, les maîtres du pays leur tendent la main et les traitent d'égal à égal. Ces derniers ne réagissent pas, les confortant ainsi dans leur position et ajoutant de nouvelles humiliations à cette Algérie qui, la première au monde, avait compris la nature de l'islamisme, en a souffert et l'a combattu en solitaire jusqu'à le rendre quasi inexistant à la fin de l'année 1998. D'autres forces sont venues ressusciter le terrorisme islamiste et lui ont donné un second souffle par une politique irresponsable et criminelle. On le constate, aujourd'hui, les groupes criminels ont réussi à peine à s'implanter en Kabylie, par exemple, et n'ont pu se développer qu'à partir de 2000. Les patriotes, qui ont contribué efficacement à la lutte antiterroriste, ont été désarmés, à la grande joie des chefs de bandes terroristes. Cette politique nous a valu d'ailleurs mépris et réprobation à travers le monde. Même des organisations qui avaient soutenu le « qui tue qui ? » ont exprimé leur désaveu, soulignant que c'est trop d'injustice à l'égard de ceux qui ont souffert de la violence intégriste. Comme il se doit dans un système porté sur le totalitarisme et qui rêve d'une démocratie à la tunisienne, le peuple algérien n'avait pas voix au chapitre et ce n'est pas les grotesques meetings organisés çà et là qui diront le contraire. Avec les chiffres donnés par M. Zerhouni, il est clair que le pouvoir a reçu une gifle cinglante. Les terroristes ont voulu ainsi souligner qu'ils préfèrent la vie du maquis, où ils vivent de racket et de chantage, aux privilèges qu'offre la charte. L'ANP a été envoyée dans de grandes opérations de ratissage dans l'espoir de liquider le maximum de terroristes avant le 31 août. Mais on n'effacera pas le mal fait à l'Algérie avec une charte qui l'envoyait tout droit vers une république talibane.