La panne d'un groupe électrogène dans une structure, l'absence de praticiens et de paramédicaux dans d'autres, ont alimenté ces derniers temps, les «discussions». L'interminable feuilleton de l'IRM du CHU Saâdna Abdennour, ainsi que la question des agréments des 63 nouvelles pharmacies privées, le nouvel hôpital d'El Eulma, le dossier du dépistage du cancer du sein et d'autres sujets, ont fait la «une» du côté des Hauts plateaux sétifiens où des projets, et pas des moindres, font les frais d'une nonchalance ne disant pas son nom. Pour avoir d'amples informations à propos des sujets qui sont toujours d'actualité à Aïn Fouara, on s'est rapproché du premier responsable du secteur, Abdelkader Baghdous qui a bien voulu éclairer nos lanternes et remettre les pendules à l'heure : «La prétendue panne du groupe électrogène du CHU est une information dénuée de tout fondement. Un problème technique au niveau du poste transformateur situé en dehors de l'hôpital a engendré une panne électrique. Le groupe électrogène de l'établissement s'est automatiquement mis en marche. Le problème s'est posé au niveau du centre de la transfusion sanguine (CTS), une structure autonome. L'équipement, qui est installé depuis 5 ans, n'a pas été branché. Une telle défaillance a engendré la perte de 200 poches de sang et ses dérivés. Avant de procéder au branchement du groupe, les équipes du CHU, qui ont été réquisitionnées à cet effet, n'ont ménagé aucun effort pour mettre à l'abri du sang, ses dérivés et les réactifs du CTS. Pour la gouverne de ces gens, aucune perturbation dans l'utilisation du sang n'a été enregistrée ces derniers temps». Hibernation Sans nul doute irrité par ce problème, le directeur de la santé tient à remettre sur la table des dossiers qui traînent depuis de longues années au grand dam des patients et du trésor public. «Au lieu de pointer du doigt les véritables causes qui perturbent le bon fonctionnement de certaines structures de santé, on nous sort des problèmes à dormir debout. Le moment est venu pour parler du passif qui nous prend un temps fou. Pour l'illustration, le dossier de l'IRM du CHU de Sétif traîne depuis 2008. Inscrit en 2006, le marché de l'équipement est approuvé deux ans après. Le fournisseur américain, Général Electric obtient le marché pour 150 millions de dinars. Pour diverses raisons, l'opération n'a pas été concrétisée. L'opération, qui devait booster le diagnostic des praticiens, se transforme en un inextricable problème. Et c'est à la nouvelle direction d'en démêler l'écheveau. En dépit de la complexité de la mission puisqu'on n'avait pas les coudées franches, on devait impérativement trouver une solution à cet épineux contentieux. Après donc d'âpres et longues négociations, le fournisseur consent à résilier le contrat à l'amiable. Ceci ne veut nullement dire que le projet est renvoyé aux calendes grecques. Avec la même enveloppe financière, nous allons dans les prochains jours lancer un nouvel avis d'appel d'offres pour doter le CHU d'un IRM», précise notre interlocuteur qui ne mâche pas ses mots. En abordant les questions des autres équipements, dont ceux de la clinique de chirurgie infantile (CCI), et l'hôpital d'El Eulma, en «hibernation» des années durant, Baghdous enfonce le clou. «Le dossier de la clinique de chirurgie infantile (CCI) traîne depuis 2009. Les 250 millions de dinars alloués au projet ne sont toujours pas consommés. Cette situation pénalise les patients qui ne sont pas bien pris en charge et accentue les difficultés des praticiens, obligés à travailler dans des conditions difficiles. Remis sur la table, un avis d'appel d'offres sera prochainement lancé. On doit attendre encore deux ans pour transférer le service de pédiatrie vers une partie du HME (Hôpital mère et enfant), d'El Bez, occupée actuellement par la CCI. L'ancien HME de Kaaboub abritera le futur complexe des urgences chirurgico-médicales (UMC) et de nouveaux services inexistants actuellement au CHU. Une fiche technique d'un montant de 500 millions de dinars est à l'étude au niveau de la tutelle. La situation du nouvel hôpital d'El Eulma est l'autre passif qui vient de trouver un heureux épilogue. Prisonnière des placards depuis 2010, la structure de 220 lits prend forme. Atteignant un taux de 30%, les travaux à la charge d'une grande entreprise locale avancent selon le calendrier établi», déclare le DSP. L'histoire des 63 nouveaux agréments pour pharmacies continuent à faire des remous. Passif, agréments et perspectives N'ayant pas bénéficié d'une autorisation d'ouverture, des postulants contestant le classement ont saisi la justice. «La commission, qui a effectué un travail titanesque a accompli sa mission selon la réglementation en vigueur. Après l'assainissement des listes, elle a en 2012, rendu public la liste des bénéficiaires. Ce classement est contesté par une partie. Celle-ci a saisi le tribunal administratif qui a rendu son verdict. La direction de la santé et de la population de Sétif, qui n'a pas le droit de contester une décision de justice, a fait appel auprès du conseil d'Etat. Nous avons demandé la suspension de l'exécution de l'arrêt du tribunal administratif et éventuellement, une deuxième étude du dossier. Avant de spéculer et de porter des jugements hâtifs, on doit attendre la décision finale du conseil d'Etat», fulmine le directeur de la santé qui a bien voulu nous parler du centre anti cancer (CAC) et du dépistage du cancer du sein à Sétif où l'on enregistre chaque année 500 nouveaux cas. «Le dépistage du cancer est l'un de nos axes prioritaires. Pour rapprocher la structure de santé du patient, l'hôpital d'Aïn Azel réalise, depuis plus de 2 mois, les dépistages du cancer du sein et du col de l'utérus. 90 mammographies et 4536 frottis ont été réalisés par l'établissement, prenant en charge une bonne partie de la population du sud de la wilaya. Pour renforcer la lutte contre le cancer du sein, l'établissement public de santé de proximité de Sétif (EPSP) entamera prochainement le dépistage par le biais d'un reprographe numérique. Je dois par ailleurs rendre hommage au personnel du CAC, qui a en peu de temps réalisé 5817 protocoles de chimiothérapie et 6899 consultations d'oncologie. Avec la mise en exploitation en avril prochain du 3e accélérateur on va non seulement effectuer 60 radiothérapies /jour mais réduire considérablement les délais de rendez vous», précisera-t-il.