Alors que cette structure, appelée à prendre en charge les patients d'une bonne partie de l'Est du pays, est en phase d'être livrée, il est urgent de nommer des compétentes à même de l'équiper et de la rendre fonctionnelle. La réalisation du centre anticancéreux (CAC) de Sétif devant prendre en charge les patients d'une bonne partie de l'Est du pays, avance selon le calendrier établi. L'infrastructure sera en principe livrée à la fin de l'année en cours. L'absence d'un chef de projet (directeur) qui n'est toujours pas désigné ou affecté, c'est selon, risque de mettre d'autres bâtons dans les roues d'une aussi lourde machine qui sera inaugurée officiellement à la fin du premier semestre de l'année prochaine. Afin de chapeauter les opérations de mise en place des différents services, le recrutement et la formation des personnels ainsi que la réception et la mise en marche des équipements, la désignation d'un directeur général et du staff d'un tel hôpital est une urgence, d'autant plus que la gestion d'un CAC, établissement spécialisé, n'a rien à voir avec le fonctionnement d'un hôpital ordinaire. L'on apprend que trois spécialistes en radiothérapie affectés à la structure précitée, exercent actuellement au CHU de Constantine. En attendant le détachement d'un deuxième, un physicien du Commissariat national des énergies nouvelles d'Alger (Comena) est désigné pour prendre en charge les trois accélérateurs de la radiothérapie, alors que 12 techniciens en radiologie affectés pour l'heure au CHU Saâdna Abdenour sont en formation continue au niveau du Comena, pour se familiariser, nous dit-on, avec la radioactivité. On nous fait, par ailleurs, savoir qu'une bonne partie des effectifs des paramédicaux des promotions 2009 et 2010 sera affectée au CAC. Si l'acquisition des équipements (appareil de mammographie, deux échographes, un scanner et un IRM) d'imagerie médicale ne pose pas problème, la prise en charge (achat, réception, installation, mise en service et suivi) de ceux de la radiothérapie et de la curiethérapie (principaux et indispensables outils de traitement du cancer) n'est pas réglée. Ce volet risque de retarder la mise en service de ce centre, sachant que le dossier des équipements précités, se trouve, nous dit-on, actuellement à Alger, au niveau de la commission nationale des marchés qui prend apparemment tout son temps pour étudier ce volumineux dossier. Pour non seulement accélérer la procédure qui risque d'être longue, mais permettre au CAC de répondre, le jour « J », aux attentes de ses patients, l'installation d'un directeur général est impérieuse. Il faut savoir que l'ordonnateur de l'établissement aura pour mission de mettre en place les structures, d'installer les personnels et de superviser personnellement l'opération d'acquisition des équipements devant être commandés par ses soins. Comme cette opération n'est pas une sinécure, la nomination d'un tel responsable qui aura ainsi la lourde tâche de faire démarrer une aussi importante machine est plus que jamais d'actualité. Contactés par nos soins pour avoir leurs avis sur la question, de nombreux professionnels de la santé sont du même avis. Faisant de l'adage : « Gouverner c'est prévoir » une maxime, certains d'entre eux vont plus loin. À ce propos, ils diront en substance : « Le CAC est un investissement lourd. Sa gestion nécessite des compétences devant être désignées dans les plus brefs délais. Pour lui assurer un bon fonctionnement, la nomination d'un directeur appelé dans un premier temps à jouer le rôle de chef de projet est une urgence car il a, en matière de gestion des équipements lourds, du pain sur la planche. Il ne faut surtout pas attendre la dernière minute pour le faire. » Les autorités locales, qui n'ont ménagé aucun effort pour la réalisation dans les délais de cette importante structure sont, une nouvelle fois, interpellées pour faire le forcing auprès du ministère de la Santé. Il convient par ailleurs de souligner que le CAC, d'une capacité de 152 lits, est constitué de quatre unités, à savoir un service d'oncologie, un autre d'hospitalisation de chirurgie, une unité de radiothérapie et une structure d'anesthésie-réanimation et de soins intensifs. Pour rappel, le cancer est un fléau qui touche chaque année plus de 11 millions d'individus, faisant 7 millions de morts dans le monde. Sur 30 000 malades atteints de cancer chaque année en Algérie, 20 000 en meurent. Plus de 6 200 nouveaux cas sont enregistrés dans le bassin sétifien, qui compte plus de 5 millions d'âmes. Selon des spécialistes en la matière, cette maladie est considérée comme l'une des premières causes de mortalité, aussi bien pour les hommes que pour les femmes et les enfants. Le dépistage tardif de la maladie et sa prise en charge difficile et coûteuse, font que celle-ci évolue à grande vitesse, devenant un épineux problème de santé publique.