Noces de sang, la nouvelle pièce de Ziani Chérif Ayad, d'après le texte de l'Espagnol Federico Garcia Lorca, a lancé jeudi soir la 4e édition du Festival national du théâtre féminin de Annaba. La pièce, interprétée par une vingtaine de comédiens, scénographiée par Arezki Larbi, a été présentée au public en hors compétition au Théâtre régional Azzedine Medjoubi. Sonia Mekkiou, commissaire du festival et directrice du théâtre de Annaba, s'est félicitée de la participation de plus en plus importante des coopératives et des théâtres régionaux. Cette année, douze pièces sont en compétition pour l'obtention du grand Prix Keltoum. «D'année en année, nous évoluons dans la réflexion, améliorons l'organisation. Lors de la première édition, nous avions du mal à trouver des pièces. Une évaluation pourrait être faite lors de la dixième édition. Que les gens sachent qu'il ne s'agit pas du théâtre au féminin. Le festival de Annaba est destiné à la production théâtrale féminine. Il y a une nuance donc. Il ne s'agit pas d'un théâtre de militantisme ou d'un thèâtre qui n'expose que les problèmes de la femme. Les thèmes traités dans les pièces en comptétition sont variés. L'idée est en fait de donner l'opportunité aux femmes de faire autre chose et ne pas se cantonner dans le rôle de comédienne», a expliqué Sonia Mekkiou. Des pièces sont également présentées dans les cités universitaires, notamment à Sidi Amar et Chaïba. Il s'agit, entre autres, de Zija wahida la takfi de la coopérative Anis de Sétif, et Wahch el ghorba de la coopérative Sinjab de Bordj Menaïel. Le festival de Annaba rend hommage, cette année, à Liliane El Hachemi avec une exposition de croquis, photos, maquettes de costumes et de décors ainsi que des plans de travail laissés comme un trésor par la défunte scénographe. «Liliane El Hachemi a un parcours extraordinaire. Avec son travail au TNA, elle était le témoin d'une grande période du théâtre algérien s'étalant de l'après-indépendance jusqu'aux années 1990, années noires. Elle a quitté l'Algérie durant cette période. Elle a participé à un nombre impressionnant de pièces de théâtre, elle a également travaillé pour la télévision et le cinéma. Elle nous a laissé beaucoup d'archives. Ce qui est exposé n'est qu'une infime partie de ce qu'elle a laissé. Sa famille a bien conservé les archives», a déclaré Sonia Mekkiou. Les archives précieuses de Liliane El Hachemi doivent être prises en charge par le TNA en coordination avec sa famille pour sauvegarder une partie de la mémoire du théâtre algérien. C'est du moins l'avis exprimé par plusieurs invités du festival de Annaba. Lors de la cérémonie d'ouverture, un portrait de Fatiha Berber, préparé par le jeune Abdelhakim Boudissa, a été projeté pour rappeler son initinaire artistique à la télévision, au théâtre et dans la musique. «J'aurais voulu être hôtesse de l'air», a confié la comédienne lors d'une émission télé. «Fatiha Berber nous a quittés depuis à peine un mois et demi. Elle était présente avec nous depuis la première édition du festival. Tou(tes) ses ami(es) voulaient lui rendre hommage. Fatiha était l'amie de tout le monde. Une dame de grand cœur. Nous voulions que cette fois-ci elle soit avec nous aussi», a souligné Sonia Mekkiou. L'équipe de Abdelnacer Khellaf évoque dans le bulletin du Festival, Masrahahoun, Fatiha Berber en publiant des photos prises à Annaba et un texte : «Vos roses ne faneront jamais...», écrit par Noureddine Souici. Les 8 et 9 mars, le salon du Théâtre régional Azzedine Medjboubi abritrera (à 10h) deux rencontres consacrées à des témoignages sur le parcours artistique et professionnel de Fatiha Berber et de Liliane El Hachemi. Dans les précédentes éditions, le festival de Annaba a rendu hommage aux comédiennes Keltoum, Wafia et Yasmina. Les pièces en compétition qui sont présentées au public chaque jour à 15h et 19h seront évaluées par un jury composé de Aïda Guechoud, Saliha Benbrahem, Fatiha Soltane, Leila Benaïcha, El Hadi Cherifa, Badis Foudala et Abdallah Hamlaoui.