Les crédits faramineux consentis par l'Etat dans le secteur de l'agriculture par le biais du Fonds national de régulation et de développement agricole, (FNRDA), n'ont pas eu à Djelfa l'impact escompté, ni sur la population de campagne ni en termes de stimulation de la production agricole ! L'exode rural a redoublé d'intensité et l'on continue à s'approvisionner en fruits et légumes à partir du nord du pays ! Sans s'investir dans une fastidieuse et inutile investigation pour connaître les raisons de cet échec, il suffit de lorgner du côté de la catégorie sociale des bénéficiaires de cette manne financière pour s'apercevoir qu'il y a eu fausse donne dans tous les sens. Près de 1800 milliards de centimes sont partis en fumée, selon le DSA, lors d'une session de l'APW. Le ballet des commissions d'enquête diligentées en 2006 par le département de Barkat et la suspension de plusieurs cadres en sont, si besoin est, la preuve que ce secteur a été victime d'un hold up en bonne et due forme. Ce dossier, qui a défrayé la chronique, n'aurait peut-être jamais été mis au grand jour, n'eut été la témérité du DSA qui, à peine installé dans ses fonctions, a soulevé le lièvre, en dépit, selon lui, de maintes tentatives de le soudoyer. Après avoir effectué des virées aux exploitations présumées transformées à la faveur des crédits obtenus, son constat fut tout simplement alarmant. Il indique que parmi les cas répertoriés comme ayant contrevenu aux conditions d'exécution du contrat contenues dans le cahier des charges, il y a ceux qui n'ont point réalisé d'ouvrages ni même acquis de matériel d'aspersion. Mais il n'était pas au bout de sa surprise, car il y avait aussi ceux qui n'avaient même pas de terres agricoles. Dans ce registre, on estime à 8000 le nombre d'inscrits sous couvert de la profession d'agriculteur et pour beaucoup qui se sont révélés de faux propriétaires terriens. Et pour cause, ce sont dans leur majorité des commerçants et des fonctionnaires agissant sous des noms d'emprunt ou encore des désœuvrés, à qui dame fortune a souri. Dans cet imbroglio, la banque qui a effectué les décaissements pour une barre de 500 milliards de centimes, s'est vu opposer une fin de non-recevoir de la DSA, au motif qu'i y inobservation du contrat d'engagement qui lie l'agriculteur à cette dernière. Pourtant, douteuses ou non, les situations de « service fait » sont censées être revêtues des visas de l'entrepreneur ou le fournisseur, de l'agriculteur et enfin du subdivisionnaire de l'agriculture !