Le Fonds national de régulation et du développement de l'agriculture (FNRDA) a été scindé en deux à l'initiative du ministère des Finances. Selon Mme Saïda Zouggar, directrice de la programmation, des études économiques et de la coopération internationale, à la faveur de cette restructuration du FNRDA qui existe depuis 2000, deux fonds ont été créés. Il s'agit du Fonds national de développement de l'investissement agricole (FNDIA) et du Fonds pour la régulation de la production agricole (FNRPA). Les décrets d'application relatifs à création de ces fonds ont été présentés par le ministre des Finances, Mourad Medelci, lors du dernier conseil du gouvernement. La mise en place de ces organismes est incluse dans les dispositions de la loi de finance complémentaire pour 2005. Selon Ammor Assabah, directeur de la régulation et du développement de la production agricole, ces nouvelles mesures ne vont rien changer dans les dispositifs de soutien liés à l'investissement agricole et les agriculteurs suivront les mêmes procédures. D'après lui, elles visent à « distinguer l'investissement de la régulation ». Il convient de signaler que la régulation ne concerne que le lait et les céréales qui restent les seuls produits, dont les prix sont réglementés à ce jour. D'après M. Assabah, il est davantage question de « singulariser les dépenses des céréales ». M. Zouggar a tenu à préciser que c'est le ministère des Finances et non celui de l'Agriculture, qui a pris la décision de créer les deux structures pour remplacer le FNRDA. D'ailleurs, le département de Saïd Barkat, qui a été pris au dépourvu, est en train de réactualiser ses textes de loi pour les adapter avec cette nouvelle donne. Selon l'ordonnance n°05-05 du 25 juillet 2005 portant loi de finances complémentaire 2005, le FNDIA aura à gérer, entre autres, les dépenses liées aux subventions qui assurent la participation de l'Etat pour la production et de la productivité agricole ainsi que sa valorisation, son stockage, son conditionnement et, dans une certaine mesure, son exportation. Il sera également chargé d'accorder les subventions relatives au soutien de l'Etat pour les opérations de développement de l'irrigation agricole et de la protection et du développement des patrimoines génétiques animal et végétal. Cette dernière mission est l'une des plus importantes, car le plus gros des dépenses va vers l'économie de l'eau, a souligné M. Assabah. L'octroi de subventions au titre de soutien des prix des produits énergétiques utilisés en agriculture et la bonification du taux d'intérêt des crédits agricoles et agroalimentaires à court, moyen et long termes, font aussi partie des prérogatives de ce fonds qui sera, avec le FNRPA, opérationnel en 2006. Quant au FNRPA, la même source rapporte qu'il sera chargé de la gestion des subventions au titre de la protection des revenus des agriculteurs pour la prise en charge des frais induits pour la fixation des prix de référence ainsi que des subventions destinées à la régulation des produits agricoles. Il convient de rappeler que dans le cadre du plan de consolidation de la croissance économique, l'enveloppe allouée au secteur agricole est de 300 milliards de dinars.
