Le baril de brut reprend des couleurs. Selon le dernier rapport de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), les cours auraient gagné 20% au cours du mois de février dernier. Bien ancré dans les tendances du marché, le pétrole algérien, le Sahara blend a gagné quant à lui 10,27 dollars par baril. Il est ainsi passé d'une moyenne mensuelle des cours de 47,91 dollars en janvier à 58,18 dollars le mois dernier, soit une évolution de plus de 21%. Si la tendance s'inverse, il n'est nulle raison de tomber dans un optimisme béat, ceci d'autant qu'en glissement annuel le niveau actuel des prix est très loin des moyennes de 2014. Le rapport de l'OPEP précise ainsi qu'en glissement annuel, la moyenne des cours de février 2015 s'est établie à 52,92 dollars contre 110,22 dollars une année auparavant, soit une chute de près de 52% en une année. Plus globalement, le prix de référence du panier OPEP a gagné 9,68 dollars pour s'établir à 54,06 dollars en moyenne au mois de février. Un rebond qui alimente l'optimisme du pool pétrolier, d'autant plus que celui-ci considère que les cours ont défié les fondamentaux du marché en termes d'offre et de demande. L'organisation basée à Vienne estime, certes, que le rebond peut être justifié par un léger sursaut de la demande en Asie et en Europe, alimenté par un accroissement de la demande des raffineurs. L'OPEP s'appuie également sur un changement d'attitude des marchés, pariant sur un rebond des cours du brut car considérant que les prix ont déjà atteint un seuil maximum à la baisse et que le niveau des prix jugé extrêmement bas affecte déjà les zones de production à coûts élevés. Le rapport de l'OPEP s'inquiète cependant de la situation de l'offre, qu'il juge excédentaire. Si les pays de l'OPEP ont globalement respecté le plafond de production, la demande pour le pétrole OPEP s'est maintenue à 29,1 millions de barils/jour et devrait atteindre 29,2 millions de baril/jour en 2015. De son côté, la production des pays non OPEP continue de croître, et ce, malgré des prix relativement bas. En 2014, note l'OPEP, celle-ci a augmenté de 2,04 millions de barils/jour et devrait croître de 0,85 mbj, alimentée par le développement de l'exploitation des schistes. L'Organisation maintient, en outre, ses prévisions de demande mondiale de pétrole. La demande devrait, selon elle, s'établir en 2015 à 92,4 mbj, en hausse de 1,17 mbj par rapport à 2014. En novembre 2014, l'OPEP avait décidé de maintenir son plafond à 30 mbj, l'Arabie Saoudite, notamment, refusant que l'Organisation n'intervienne sur le marché et jouer le rôle de «swing producer». De nombreux commentateurs ont estimé alors que Riyad refusait de porter seul le fardeau de l'ajustement du marché, tandis que d'autres pensent qu'en baissant les différentiels des prix de vente de son pétrole, l'Arabie Saoudite a accéléré la baisse des cours sur le marché mondial afin de freiner le développement des productions de pétrole non OPEP, notamment celles issues des schistes nord-américains.