L'ancien ministre de l'Intérieur et actuel président de l'Association nationale des anciens du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG), Daho Ould Kablia, défend le négociateur en chef des Accords d'Evian, Krim Belkacem. «Il n'a jamais été partisan d'une autonomie interne de l'Algérie», déclare-t-il, en relevant «des contrevérités», notamment lorsqu'il s'agit des positions de Krim Belkacem. Invité au forum du quotidien El Moudjahid à l'occasion de la Fête de la victoire (19 mars 1962), Daho Ould Kablia affirme qu'il est en possession de «documents authentiques» présentés lors des négociations d'Evian et qu'il remettra aux Archives nationales. «Le travail a été fait collectivement par les membres de la délégation présente aux négociations d'Evian, mais Krim avait des arguments forts et une méthodologie historique», témoigne-t-il, promettant de revenir sur cette question dans les mémoires qu'il s'attelle à écrire actuellement. Ce faisant, il qualifie d'«affabulation», certains mémoires relatifs à la Révolution, publiés ces dernières années. Tout en refusant de polémiquer avec certains auteurs ou acteurs sur des écrits ayant trait aux faits de la Révolution de Novembre 1954, notamment en ce qui concerne les Accords d'Evian, Daho Ould Kablia promet d'apporter «davantage d'éclairage» à ce sujet. Dans la foulée, l'ex-ministre de l'Intérieur appelle à réhabiliter certaines personnalités de la Révolution, à l'instar de Salah Bouakouir, dont le rôle est resté «méconnu» même après l'indépendance. Daho Ould Kablia a, par ailleurs, démenti l'existence de clauses secrètes dans les Accords d'Evian ayant trait au Sahara et, par ricochet, aux richesses existantes ou à la poursuite des essais nucléaires français dans la région. «Il n'y a pas de clauses secrètes. L'Algérie avait toute la souveraineté sur ses richesses dès 1962. Les essais nucléaires avaient commencé pour les essais aériens en 1960 pour s'achever en avril 1961, alors que pour les essais nucléaires terrestres, au nombre de 13, la période s'est étalée jusqu'en 1966 dans la région d'In Ekker», dit-il.