Ces masses de déchets ménagers entreposées dans des sites à ciel ouvert au milieu de terres fertiles, non loin des habitations, appelées décharges publiques, offrent l'image d'un environnement insalubre. Ces réceptacles d'ordures en tous genres constituent une réelle menace pour l'environnement et la santé de leurs riverains. Les citoyens n'ont jamais manqué de manifester leurs indignations face aux différentes nuisances engendrées par ces montagnes d'immondices. En 2007, les pouvoirs publics ont prévu la réalisation d'un centre d'enfouissement technique (CET) intercommunal qui prendra en charge la gestion des déchets solides urbains de Nédroma, Ghazaouet et Souahlia, soit une quantité de 100 tonnes de déchets par jour. Le site d'Aounk El Djemel, dans la commune de Souahlia, après l'étude du sol et de l'impact sur l'environnement, s'est avéré favorable pour recevoir une telle structure. Malheureusement, ce projet est resté à l'état d'une simple étude durant 5 ans. Il a fallu attendre 2012 pour voir enfin les travaux entamés. Cependant, en attendant la mise en exploitation de cette infrastructure, les décharges publiques sauvages continuent d'être une menace. La décharge publique de Nédroma, longeant le chemin de wilaya 108 qui relie la RN7AA à la RN 99, a carrément débordé sur la chaussée. Les chauffeurs des camions poubelles dans leur précipitation de quitter ces lieux infects, déversent un peu de leur contenu sur la chaussée, obligeant ainsi les automobilistes à slalomer au milieu des détritus. Les opérations d'incinération effectuées pour diminuer le volume de ces montagnes d'immondices et dégager la route incommodent grandement les riverains. Celle de Fellaoucène est située au milieu d'une zone agricole par excellence. Ce qui explique que la pollution engendrée par cette décharge pourrait être préjudiciable à l'agriculture dans cette région rurale. A Aïn El Kbira, dans la daïra de Fellaoucène, la décharge publique occupe un site d'une magnifique beauté. Située aux abords d'une forêt dense, au pied de la majestueuse montage de Fellaoucène, celle-ci, en plus des préjudices occasionnés aux habitants, est souvent à l'origine de départ de feux qui ont grandement dégradé cette belle forêt. La décharge de Ghazaouet, située à proximité de la cité Addas, est aussi une menace. Les odeurs nauséabondes et les émanations suffocantes qui s'en dégagent sont insupportables pour les riverains. Les habitants d'Addas sont catégoriques: «Les différentes allergies qui se sont répandues dans la cité: picotement des yeux, des narines, éternuements répétitifs, démangeaisons … proviennent de cette décharge qui empoisonne notre vie et celle de nos enfants». Or, ce qui parait encore plus méprisable pour ces citoyens, c'est que dès la rentrée scolaire prochaine, une nouvelle école primaire, en construction pratiquement au milieu de cette décharge, ouvrira ses portes. Celle de la commune de Souahlia, de par sa situation à proximité du tissu urbain, est aussi source de pollution suscitant le désarroi et l'inquiétude des riverains. En effet, cette décharge mitoyenne de la RN7AA s'agrandit davantage et se rapproche de plus en plus des habitations. Les riverains étouffent sous les effets conjugués des fumées nocives et des odeurs nauséabondes qui empestent l'atmosphère à des kilomètres à la ronde. Leur vie est devenue, selon leur témoignage, un véritable calvaire. «Nous sommes contraints de supporter à longueur de journée cette pollution multiforme qui nous empoisonne l'existence», s'indignent-ils. A Souahlia aussi, il est prévu, à l'occasion de la prochaine rentrée scolaire, l'ouverture du nouveau lycée situé non loin de la décharge en question.