la toujours vécu au pied des montagnes les plus hautes de Kabylie et il a passé toute sa vie comme guide de haute montagne. Mohamed Ouagrifi, puisque c'est de lui qu'il s'agit, connaît le Djurdjura comme sa poche. Avec sa canne qui ne le quitte jamais et ses moustaches en balai, Ammi Moh, comme aiment bien l'appeler les jeunes de la commune de Haizer, dans la wilaya de Bouira, est un passionné des randonnées pédestres et de découvertes. Il a toujours accompagné les randonneurs dans leurs sorties dans le Djurdjura. Du haut de ses 75 ans, ce vieux infatigable a cumulé une grande expérience. Il totalise des centaines de randonnées effectuées sur les hauteurs de Tikjda. Il connaît ces montagnes et leurs différents circuits les yeux fermés. A la recherche d'un guide de montagne, on fait toujours appel à lui, surtout quand des étrangers viennent dans la région. Il leur fait découvrir la beauté de la région en randonnées. La dernière sortie à laquelle il a pris part remonte à juillet de l'année écoulée quand des jeunes avaient programmé une randonnée pédestre au lac Goulmime à plus de 1700 mètres d'altitude. Pour Ammi Moh, devenir un guide de montagne, est avant tout une passion. C'est la richesse de la région, le Djurdjura, qui lui a donné envie d'être guide. Dans cette région du pays, on a l'impression que le terrain des découvertes est quasi infini. Ammi Moh a toujours aimé partager avec les touristes, du coup, être guide lui a semblé une très bonne idée. Il aime ce métier car il lui permet de faire passer un message de fraternité. Cela lui permet aussi de faire des rencontres avec des gens. «J'ai accompagné plusieurs délégations vers les sites de Goulmime, Thala Guilef…etc. C'est un travail de bénévolat que je fais, et par passion aussi. Sans rien demander en contrepartie. Partager des moments de détente avec des touristes est un plaisir pour moi. Je n'ai jamais renoncé ni encore refusé une quelconque offre ni demande d'accompagner des touristes, surtout des jeunes de ma région», nous dira t-il. Il se souvient qu'en 2007, il a été sollicité par des associations qui accompagnaient des touristes venus de France, d'Italie et d'Espagne pour une sortie de découvertes sur les hauteurs du Djurdjura. Ammi Moh continue toujours de profiter d'un beau lever de soleil en s'asseyant au sommet de la montagne en attendant le moment magique où le disque du soleil éclaire la terre.