La levée du monopole sur les organisations de masse a vu se développer dans notre pays le mouvement associatif. A l'instar du reste de la société, la corporation médicale a vu se créer nombre d'associations, sociétés savantes, syndicats et autres conseils de déontologie médicale. La création d'un conseil de déontologie médicale s'imposait comme une nécessite objective visant à moraliser une profession dont les fondements sont hautement humanitaires. Il faut reconnaître le grand mérite des confrères qui ont impulsé cette initiative et reconnaître la disponibilité des pouvoirs publics à encourager notre profession à s'organiser librement. Ce devait être une tâche ardue de concevoir et de rédiger les textes, de créer les conditions pour que des candidatures s'expriment, que des élections se tiennent et que des Sections ordinales régionales (SOR), une Section ordinale nationale (SON) et un Conseil national de déontologie médicale (CNDM) soient mis sur pied. L'institution a fonctionné tant bien que mal, mais elle a le mérite d'exister. Cependant, une révision des textes qui la régissent paraît nécessaire pour ne pas laisser des vides juridiques que d'aucuns pourraient être tentés d'exploiter à des fins de manipulations. A cet égard, les dernières élections ont été édifiantes, non pas tant les élections des bureaux, des SOR qui n'ont pas toujours reflété le choix de la base, mais surtout l'élection de la SON qui aurait pu amener, n'eut été son invalidation à la décrédibilisation de ce conseil, parce que porteuse d'exclusion et de déséquilibre entre les régions dans leur représentation nationale, à la faveur de combinaisons claniques. Il semble plus juste et plus conforme au choix démocratique que les bureaux des SOR soient élus directement par la base au prorata des suffrages et que des quotas soient réservés à toutes les régions pour leur représentation au sein de la SON. Il est temps que l'ensemble des médecins, l'ensemble des élus aux SOR, les candidats à l'élection de la SON prennent conscience que ces élections professionnelles doivent se passer dans un climat de sérénité et de confiance retrouvées pour assurer leur réussite, que les candidats prennent la mesure de leur engagement qui doit leur faire accepter la précession des objectifs communs et de l'intérêt de la profession sur leurs ambitions personnelles, que les électeurs fassent preuve de maturité et de sens des responsabilités en refusant toutes sortes de pression et de manipulation et en effectuant un choix éclairé et pertinent. Nous devons comprendre que l'intérêt de tous ne doit pas être sacrifié pour la réussite de quelques-uns et encore, il ne devrait y avoir d'autres sentiments de réussite en l'occurrence, que celui d'avoir servi ou de servir ceux qui nous ont investi de leur confiance. Nous pouvons alors réhabiliter notre institution ordinale, réconcilier les médecins avec eux-mêmes et nos concitoyens avec notre médecine.