L'eau destinée la consommation à Guelma ne répond pas aux normes de qualité requise par la législation en vigueur. Une situation extrêmement grave puisque les consommateurs dans la ville de Guelma sont catégoriques. «L'eau du robinet est imbuvable ; nous avons recours depuis de longs mois à l'eau minérale ou de source», déclarent une frange de Guelmis. Des consommateurs qui paient rubis sur ongle la facture de l'Algérienne des eaux (ADE), alors que l'eau n'est, en finalité, utilisée que pour les taches ménagères. «Voyez par vous-même, l'eau n'est pas claire. Il y a trop de particules en suspension, et parfois même elle a un mauvais goût. Nous, nous n'avons pas les moyens de nous offrir une palette d'eau chaque jour», s'indignent certains consommateurs parmi les moins nantis. Et pourtant la législation est claire à ce sujet. Un décret exécutif du mois de juin 2011, et un autre du mois de mars 2011, ont fixé pour le premier les objectifs de la qualité des eaux superficielles et souterraines destinées à l'alimentation en eau des populations et pour le second plus général relatif à la qualité de l'eau de consommation humaine. Deux textes qui ne laissent aucune faille d'autant qu'il s'agit de la santé publique. «L'eau destinée à la consommation humaine, qu'elle provienne du barrage de Hammam Debagh ou des eaux souterraines captées à Hélia, ou les aquifères de la région d'Héliopolis, doit être quotidiennement contrôlée et analysée. Mais je crains que sur le large éventail des analyses obligatoires, une grande partie n'est pas effectuée faute de réactif et d'appareillages adéquats», nous déclare une source qui a requis l'anonymat. En clair, les analyses organoleptiques (odeur et couleurs) et microbiologiques, telles ceux qui font ressortir l'existence et les quantités de coliformes totaux, fécaux, e-colis, sont effectuées, mais le reste des groupes de paramètres, tels chimiques et radionucléides pour «le dosage des éléments toxiques issus de l'industrie et de l'agriculture» ne le sont pas systématiquement, ou du moins elles sont réalisées à la demande. Quoi qu'il en soit, si la turbidité de l'eau à Guelma alimente les craintes des uns et des autres, il y a de quoi tirer la sonnette d'alarme. «La concentration minimale du chlore résiduel libre de l'eau fournie aux usagers par le réseau de distribution est fixée à 0,1 mg/1», stipule l'article 4 bis du décret exécutif du mois de mars 2011. Or, le chlore bien qu'il soit injecté à des doses disparates à Guelma, il ne résoudrait pas à lui seul la décontamination de l'eau du robinet. Les spécialistes du secteur sont formels à ce sujet.