S'il y a un secteur qui enregistre un nombre croissant d'accidents de travail mortels et de maladies professionnelles, c'est sans doute celui du bâtiment et des travaux publics. Les chiffres avancés concernant les chutes de hauteur tiennent le haut du pavé et sont par conséquent alarmants, selon M. Barbaoui, médecin du travail à la CNAS de Béchar. Il a précisé qu'environ 700 décès sont enregistrés à l'échelle nationale chaque année et occasionnent plus de 20 milliards de dépenses pour la Caisse. De par l'exercice de sa fonction, le médecin du travail qui examine les accidents et ouvriers des chantiers affectés par des maladies professionnelles, situe les causes et défaillances de la catastrophe au niveau des chantiers «qui sont, dit-il, souvent dépourvus de moyens élémentaires de protection pour les ouvriers professionnels». Devant un parterre d'entrepreneurs, le praticien de la Santé a fait visionner un documentaire montrant des échafaudages rudimentaires mis en place à la hâte et trop risqués violant toutes règles élémentaires de sécurité au travail sur chantier. D'autres chantiers sont livrés à eux mêmes et les employeurs n'ont pas intégré dans leurs organigrammes les normes de sécurité requise. Au passage, il a souligné que les accidents qui affectent en particulier les ouvriers se situent au niveau des membres supérieurs et inférieurs et au crâne. Interrogé sur les mesures urgentes à prendre et que doivent impérativement adopter les chefs d'entreprises pour éviter les chutes de hauteur, le praticien de la Santé a préconisé en premier lieu l'intervention rapide pour promouvoir et inculquer la culture de prévention dans le milieu du travail et notamment chez les employeurs et même temps doter les ouvriers des chantier des équipements nécessaires et «surtout, a-t-il ajouté, appliquer la loi 08-08 de 2008 qui engage la responsabilité de l'employeur en la matière». Pour rappel, la wilaya de Béchar a déploré 5 décès liés à ces chutes en 2013 et 4 décès en 2014.