Même en l'absence du 3e meilleur marqueur et 3e meilleur rebondeur de la compétition, à savoir Paul Gasol (2,16 m), le coach des Ibériques, José Hernandez (48 ans), a trouvé les meilleures solutions, en remotivant ses « guerriers » durant les dernières heures qui avaient précédé la finale, pour présenter une force collective, capable de contrecarrer la stratégie de son homologue grec, Yanakis Panagiostis (47 ans), lors de la finale de la 15e édition du Championnat du monde de basket-ball, qui s'est achevé hier dans la superbe salle archicomble, très colorée, à Saitama (Japon). La Grèce, qui avait planté 101 points à l'équipe des USA en demi-finale, n'avait réussi à inscrire durant les 40 mn de cette finale que 47 points. Les Hellènes, méconnaissables lors de cette 80e rencontre de cette compétition planétaire, sont rentrés sur le terrain totalement déconcentrés avec une tête de vainqueurs et n'avaient pu réussir ce qu'ils entreprenaient comme à l'accoutumée. La Grèce n'égalera donc pas la performance des Yougoslaves et des Russes, qui avaient remporté le doublé : Champion d'Europe et Champions du monde. Avant d'atteindre la finale, l'Espagne inscrivait en moyenne 90, 80 points et en encaissait 69. Les champions d'Europe avaient inscrit en moyenne 84, 09 points et encaissé 71,60 points par rencontre. Les Ibériques, remontés avant de pénétrer sur le parquet, avaient repris à leur compte le jeu du « cinq » grec. Les Hellènes n'utilisaient plus les 24 secondes, essuyaient les échecs dans leurs tirs et cédaient les rebonds aux Espagnols qui s'étaient montrés solidaires, volontaires en prenant tous les risques durant la rencontre. Après avoir assuré un écart de 20 points à la pause, les Espagnols, qui maîtrisaient la finale grâce à une brochette d'étoiles, en l'occurrence l'irrésistible Navarro (20 pts), un Garbajosa exceptionnel (20 pts), Reyès (10 pts), Jimenez et Marc Gasol (jeune frère de Pau), avaient donné une leçon de basket-ball à Kaziouzis (17 pts), Papaloukas (10 pts), Diamantidis (4 pts), Schortsianitis, Spanoulis, Papadopoulos et leurs camarades. L'aspect psychologique aura été fatal pour les Grecs, après leur victoire sur le Team USA et quand ils ont appris la nouvelle du forfait du stratège Pau Gasol. L'Espagne au Japon a fait exploser le bloc grec et déjoué non seulement la stratégie de son coach, mais aussi les pronostics. Les Ibériques, très collectifs, avaient muselé les meneurs et shooteurs de Panagiostis Yanakis. Le système défensif agressif en zone mis en place par José Hernandez a étouffé les géants grecs au niveau du rebond. Les Espagnols avaient dominé plusieurs rebonds sous la raquette de leurs adversaires. Découragés par leurs échecs successifs en attaque et par le fait de courir derrière le ballon, qui circulait magnifiquement au sein du « cinq » ibérique, les Grecs, diminués physiquement, ont baissé les bras. Cette finale, 70 à 47 en faveur des Espagnols, constituait la 33e confrontation entre les deux « teams ». Avant cette finale, les Espagnols avaient battu 24 fois les Grecs. Lors d'un match amical de préparation avant le Mondial 2006, la Grèce avait battu, à Madrid, l'Espagne 88 à 80. A Saitama, les données ont changé. L'entraîneur grec a reconnu la supériorité physique, tactique et mentale de l'équipe adverse lors de la finale. Six éléments de cet effectif de l'équipe d'Espagne a décroché en 1999 le trophée similaire dans la catégorie des juniors. Sept années plus tard, cette même équipe décroche le titre de champion du monde en catégorie des seniors. La stabilité, le travail et le suivi demeurent les clés secrètes de la réussite. Sans leur « roi » Pau Gasol, les Espagnols ont fait redescendre la Grèce sur terre, pour se hisser par la suite sur le toit du Monde au Japon. En 2007, le Championnat d'Europe des nations aura lieu en Espagne. Chaque basketteur champion du monde percevra une prime de 90 000 euros, promise par la Fédération espagnole de basket-ball. Après avoir raté une finale au JO 1984 et cinq finales de Championnat d'Europe (1935, 1973, 1983, 1999, 2003), l'Espagne remporte le titre suprême de champion de la planète de basket-ball. L'Espagne a dû patienter jusqu'en 2006 pour décrocher enfin le 1er titre international en basket-ball, grâce à une génération de joueurs âgés entre 1980 et 1985. Pau Gasol, qui n'a pas participé à cette ultime bataille, avait réussi à inscrire 171 points depuis le début de la compétition et dirigeait ses coéquipiers jusqu'à la finale, vient d'être élu meilleur joueur de la 15e édition, succédant ainsi à l'Allemand Nowitzki. L'Allemagne, qui avait rencontré la Lituanie à l'ouverture de cette finale, pour le compte de la 7e place, s'est inclinée sur le score de 77 à 62. Dès la fin de cette magnifique finale, un véritable cours de basket-ball, le n°5 espagnol, Rudy Fernandez, s'est précipité vers un panneau pour enlever le filet, en guise de souvenir historique, qui vaudra son pesant d'or. C'est Istanbul (Turquie) qui abritera en 2010 la 16e édition. Certains pays avaient déjà entamé leur préparation depuis le Japon, tels la Serbie Monténégro, la Turquie et les USA. Le basket-ball mondial a enregistré un progrès gigantesque, dans plusieurs aspects, physique, tactique, technique et la gestion du timing, entraînant un chamboulement dans la hiérarchie, qui interdit à chacun de pronostiquer à l'avance sur le vainqueur. En ce qui concerne le continent africain pour ce Mondial japonais, les Palancas Negras, 8 fois champions d'Afrique, en s'inclinant à 3 reprises et en remportant 3 victoires se sont classés à la 10e place sur 24, alors qu'en 2002 à Indianapolis, l'Angola s'était classée à la 11e place sur 16 nations participantes. Pour rappel, l'Algérie avait occupé le 15e rang devant le Liban en 2002. Le Sénégal avait raté complètement son rendez-vous japonais en dépit d'un effectif riche, puisque les Sénégalais n'avaient remporté aucune rencontre. Le Sénégal s'est classé lors de ce Mondial à la 22e place. En revanche, le Nigeria qui est passé au second tour n'a pu décrocher que le 14e rang. Le Nigérian Ime Udoka a été élu 6e rang au Top 10 des meilleurs passeurs, avec un capital de 20 passes décisives en 5 rencontres, tandis que le jeune Angolais (25 ans) Joaquim Gomes a été élu à la 4e place au Top 10 des meilleurs rebondeurs de ce Mondial 2006, avec 38 rebonds en 5 matchs.